A 6 mois des élections présidentielles prévues le 23 décembre prochain, l’axe Paris-Kigala-Luanda accentue la pression sur le régime de Joseph Kabila.

Sur place à Kinshasa, la paranoïa s’empare des autorités congolaises de plus en plus isolées diplomatiquement.

Face au risque de déflagration qui se dessine devant nos yeux suite aux turpitudes des autorités en place qui sont visiblement dans une logique de conservation du pouvoir, la communauté internationale ne s’embarrasse plus des usages diplomatiques.

Pour le président angolais Joao Lourenço, « L’accord de la Saint-Sylvestre a été béni par l’église. Tout ce qui est béni doit être respecté. Le président Kabila doit respecter cet accord qui lui interdit de se présenter à l’élection de décembre 2018 ».

Le président angolais insiste sur la nécessité d’assainir le climat et de reconcilier les Congolais dans leurs différentes composantes. « Les élections doivent avoir lieu dans un bon climat politique et être acceptées par la communauté internationale. Des élections, en enfer on peut le faire même demain, mais si personne ne le reconnait, on ne gagne rien ».

Côté Paris, le président français Emmanuel Macron se trouve sur la même longueur que l’Union africaine, Kigali et Luanda. « Nous partageons les mêmes préoccupations et les mêmes volontés. La France viendra en soutien des initiatives des pays de la région et de l’Union africaine qui est de faire respecter les accords de la Saint-Sylvestre signé en décembre 2017 sous la bénédiction de l’église ».

« Le président actuel doit organiser les élections auxquelles il ne participera pas. Cette position de la France est aussi celle du peuple de la RDC dans son ensemble », a-t-il martelé visiblement déterminé à tourner la page de Kabila.

Dos au mur et complètement aux abois, les autorités congolaises soupçonnent les pays voisins, Angola et Rwanda en tête, et crient à la conspiration contre la RDC avec la bénédiction de la France.

Elles se cachent derrière les accusations d’ingérence et de volonté de déstabilisation de la part des pays voisins. Des faux-fuyants qui ne peuvent convaincre personne.

Que Joseph Kabila ait le courage de se poser les bonnes questions. La principale d’entre elles est celle de savoir comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n’avoir pas pu organiser les élections depuis fin 2016 ? Pourquoi ne respecte-t-il pas dans l’esprit et la lettre les prescrits de l’Accord de Saint-Sylvestre qui lui auraient permis de sortir par la grande porte ?

Visiblement, l’étau se resserre et les marges de manœuvres de Joseph Kabila s’amenuisent totalement.

L’évocation des menaces ou de la puissance de feu de l’armée congolaise ainsi que la résistance populaire du peuple qu’on semble brandir comme bouclier ne sont pour le moins que des incantations.

Tous les signes annonciateurs d’une fin de règne sont perceptibles. Le reste n’est qu’une question de jours.

LIRE AUSSI  RDC : L’opposition congolaise unie à Washington

Comments

commentaires