De par son statut de chef de l’Etat, son état de santé est une question hautement nationale. Rien ni personne ne pourrait décréter que seuls les adversaires d’Ali Bongo Ondimba ont des droits exclusifs pour faire de son état de santé leur tasse de thé.
Sans forcément être en idylle avec le chef de l’Etat, des Gabonais fiers et respectueux de leurs Institutions, ont aussi droit d’avoir des espaces d’expression pour donner le change aux réseaux de fake-news-dont BBC fait figure de dernière recrue – à la vacuité sans commune mesure. Trêve d’arguties !
Ce qui se passe au Gabon est digne d’envie et a de quoi faire des émules dans le continent sinon ailleurs à travers le monde.
Ce petit pays d’Afrique centrale, qui n’a rien d’un pays petit, étonne le monde entier de par la vigueur de ses institutions.
Pour qui sait observer le landerneau politique gabonais, le secret de la stabilité dont jouit ce pays est à chercher dans la pugnacité de sa Cour constitutionnelle à lire le droit, rien que le droit.
En 2009, à la mort d’Omar Bongo Ondimba, l’on avait vu comment et avec quelle maestria les hommes et les femmes qui composent cette Institution, Gardienne de la loi fondamentale, avaient joué leur rôle pour maintenir le pays à flots.
C’est elle (la Haute cour) qui avait enclenché en l’encadrant le mécanisme transitoire consécutif à la vacance du pouvoir constatée de suite du décès d’Omar Bongo Ondimba.
Rose Francine Rogombe, en son temps, présidente du Sénat, avait été portée président de la République ad intérim avant d’organiser dans le délai qui s’imposait l’élection présidentielle qui avait désigné le successeur d’Omar Bongo Ondimba.
Dans une Afrique plus connue pour être un terroir des hommes forts en lieu et place des Institutions fortes, le monde était resté admiratif de cette transition en douceur particulièrement marquée par la montée en puissance de la gent féminine qui avait fait étalage de son leadership avéré.
Qui ne se rappelle-t-il pas que dans toutes les grandes capitales du monde entier, le cas du Gabon était cité comme un cas d’école ? Presqu’emblématique !
Aujourd’hui, c’est encore la Cour constitutionnelle qui est à la baguette pour que face à l’ouragan qu’impose le destin, le Gabon reste debout. Contre vents et marrées !
Oui en effet, depuis l’hospitalisation du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba à Riyad, que n’a-t-on pas entendu. Presque tout le monde a parié que le Gabon devrait s’arrêter. Court-circuité par la défaillance sanitaire de son chef.
Vacance de pouvoir, indisponibilité définitive, chacun y allant du reste de son couperet quant au délai pour établir ce constat. Tout y est passé.
Personne ne pouvait parier un radis quant à l’idée que tout se passerait de façon maîtrisée selon les prescrits et les dispositions de la loi fondamentale. Pour ça, ce ne sont pas des charognards qui ont manqué !
Pour preuve, ils ont tout tenté à leur corps défendant. Pas si sûr qu’ils aient jeté la cognée après la manche.
Pourtant, nul n’est censé ignorer que si les Institutions valent bien ce que valent les hommes qui les animent. Il n’en demeure pas moins vrai que de par leur caractère impersonnel, les Institutions s’imposent à tous et sont au-dessus des hommes.
C’est dans ce contexte que l’on ne peut qu’apprécier à sa juste valeur la dernière illustration de ce précepte que vient de fournir la Cour Constitutionnelle du Gabon saisie par une requête du Premier ministre tendant à l’interprétation des dispositions des articles 13 et 16 de la Constitution.
Apprécions ce que nous en dit un citoyen gabonais, évaluateur certifié des politiques publiques (il se reconnaîtra), à travers une chronique intitulée « La cour constitutionnelle a raison » qu’il vient de consacrer à la dernière décision de la Cour constitutionnelle à l’issue de leurs travaux tenus en date du 14 novembre 2018 et qui fait florès dans les réseaux sociaux.
In extenso : « Il est inutile de rappeler que la continuité de l’État est indispensable pour la survie de notre pays et qu’à cet égard, les institutions qui existent doivent jouer pleinement leur partition au regard des textes à leur disposition.
C’est dans ce cadre que le Premier ministre, chef du gouvernement, a saisi la Cour constitutionnelle pour solliciter la conduite à tenir au regard de l’indisponibilité temporaire du chef de l’Etat gabonais, chose non prévue par la Constitution.
Chargée de l’interprétation de la Constitution, et ayant constaté ce vide juridique, la décision désormais prise par la Cour constitutionnelle de donner des autorisations au vice- président de la République et au Premier ministre d’exercer certaines missions du président de la République, en cas d’indisponibilité temporaire de celui-ci est sage. D’ailleurs, la Cour ne va même pas assez loin, car dans quelques jours, va se poser le problème de la promulgation des lois, celui des nominations aux plus hautes fonctions de l’État, de la démission du gouvernement, de la nomination d’un nouveau gouvernement, etc.
Aussi, mieux que de critiquer Mme Mborantsuo et ses collègues, les Gabonais devraient être plus sérieux au moment de l’élaboration des textes de loi et de prise de décisions afin de ne pas tomber dans le cas que nous connaissons aujourd’hui. La nécessité d’une évaluation législative apparaît à cet égard indispensable au Gabon.
Aussi, la décision de la Cour constitutionnelle est-elle une bonne et sage décision. Bonne journée ». Fin de citation !
Ali Bongo Ondimba est un patrimoine national. Il ne saurait être la propriété d’un camp. Tout comme, le temps de sa convalescence, il n’est pas à ravaler au rang de souffre-douleur pour ses adversaires politiques.
De par son statut de chef de l’Etat, son état de santé est une question hautement nationale. Rien, ni personne ne pourrait décréter que seuls les adversaires d’Ali Bongo Ondimba ont des droits exclusifs pour faire de son état de santé leur tasse de thé. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le chef de l’Etat représente la première Institution du pays et mérite pour cela qu’on lui voue le plus grand respect.
Trêve d’arguties ! S’étant illustré par un manque notoire de professionnalisme, en faisant l’annonce d’une transition pilotée par la présidente du Sénat Lucie Milebou Aubusson, BBC aurait-il encore une once de prestige en tant qu’organe de presse ?
C’est encore possible ! Mais, derrière tout ça, il y a un prix à payer et une obligation sine qua non à satisfaire pour avoir étalé de l’amateurisme prosaïque.
Il ne faut pas y aller par quatre chemins ! Les journalistes de BBC n’ont qu’à prendre le chemin de Canossa en publiant tambours battants, à l’image de la chaîne camerounaise Vision 4 hier, un cinglant démenti pour ses propos à tout le moins séditieux tendant visiblement à jeter l’anathème sur le Gabon et l’ensemble de ses Institutions, particulièrement la Haute cour dont les éminents membres méritent d’être maintenus sur un piédestal de par la sagesse dont ils illuminent le Gabon tout entier. On a dit !