Afrique centrale : Un opposant au pouvoir en RDC

Félix Tshisekedi, le nouveau présidentFélix Tshisekedi, le nouveau président
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Sans chercher à faire un procès d’un système politique, les dernières scrutins en Afrique ont eu chacun son lot de malheurs: contestations, fraude, mauvaise gouvernance, lutte d’influence et autres.

La dernière élection en République Démocratique du Congo (RDC) n’a pas échappé à ce cercle vicieux. Le candidat Martin Fayulu se retrouve du mauvais côté malgré quelques soutiens occidentaux vite taxés de néocolonialistes par le gouvernement en place. Est-ce le combat qui va être spectaculaire ou, en raison de son enjeu, quoi qu’en puissent penser certains pays et organisations telles que UA, SADC.

Même s’il répugne à l’avouer, Martin Fayulu est-il du genre à apprécier qu’on vienne lui dicter sa ligne de conduite? Tant que le gouvernement est géré par les hommes de Kabila, ses policiers et agents de renseignements ont la réparation d’appuyer vite sur la gâchette. L’abnégation de Fayulu à clamer tout haut le hold-up électoral est un choix, mais pour combien de temps?

Au Cameroun, malgré la forte personnalité du perdant, il a conjugué avec les caractères spontanés des gens en face de lui. Le candidat malheureux s’est retrouvé seul après proclamation officielle par l’organe officiel. On ne peut pas réussir en droit face aux éminences grises acquises à la cause du Président sortant. Il risque d’aider ses conférences à être plus que lucides.

De même au Congo-Brazzaville, l’opposant a signé les compromis en une trace indélébile qui s’est retournée contre lui. Au Mali, comme partout, malgré les moyens disproportionnés, les appareils de l’Etat sont utilisés au profit du candidat sortant : d’immenses panneaux, des déplacements en hélicoptère, des médias acquis à sa cause, le soutien de l’armée et des journalistes favorables aux problèmes utopistes.

Des avancées ambitieuses, certains cadres du PPRD (le parti au pouvoir en RDC) s’en réclament; pour la première fois il y aura passation de pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, opposition) cultive la discrétion d’avoir connu martyres, morts, prisonniers. Ses militants ont usé de l’intuition et de la patience.

Cela pouvait ne rien dire; aujourd’hui incontestable, la fille ainée de l’opposition congolaise et de l’Etat de la démocratie ne peut que récolter ce que certains ont tort de croire circonscrit à leur surgissement actuel en politique. Partout les concurrents sont éprouvés comme jamais depuis l’avènement de la Conférence Nationale. Ils persiflent des propos outrés de n’être pas reconnu.

C’est un défi historique en Afrique Centrale: un opposant devient Président de la République par les voies des urnes. Ce ne sont pas ces convulsions qui essaiment dans les villes. Ce ne sont plus ces algorithmes qui fabriquent l’opinion alors que la Cour Constitutionnelle a dit le droit.

Le candidat malheureux devient la seule personne au monde dont le seul but semble être de fuir des réclamations lorsqu’elles ne sentent plus porteuses. Des mots sortis de manière aléatoire agacent. Le peuple veut aller au travail, pense-t-on aux prouesses du nouveau président? Mérite-t-il une attention particulière? Les appels à la désobéissance polluent la vie au lieu de s’entendre sur un gouvernement de large ouverture. De ce malentendu politique est la conséquence d’autres désaccords dans le comportement des électeurs entre l’élu.

Que du rififi! Le nouveau pouvoir n’acceptera pas de perdre le temps avec des irresponsables. C’est la politique qui fait l’histoire, plus que l’économie.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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