2011, s’écroulait le guide libyen. Les « révolutionnaires », juchés sur les cendres de la Libye, scandaient leur victoire et le triomphe de la démocratie. Sept ans après, ils continuent de s’entre-tuer sur et entre les décombres de leur pays. Le rêve démocratique promis reste un pâle fantôme insaisissable, chaque jour effiloché par le staccato des armes.
Et dans ce macabre tableau, ceux qui ont vendu le rêve de la démocratie aux Libyens ont du mal à caser aujourd’hui à caser ce service après-vente qu’ils auraient dû assurer après l’effondrement du « monstre » Khadafi.
Au lieu donc de recoller les morceaux dans un effort de colmatage maladroit et en retard, ils s’engoncent à nouveau dans les mêmes travers qu’il y a sept ans. La France, par exemple, ne sait plus très bien sur quel pied danser aux yeux du monde. La preuve, le président Emmanuel Macron, qui a reçu le chef de l’Est libyen deux semaines après celui de l’Ouest, n’en menait pas large.
Tantôt le pays du Général de Nicolas Sarkozy soutient Fayez Al-Sarraj et le lendemain, l’Elysée porte l’accolade au maréchal Khalifa Haftar. Un tango qui ne fait donc qu’empoisonner les relations entre les deux prétendants au gouvernail de la Libye.
Pendant ce temps, les autres ne font pas mieux. La Turquie livre subrepticement des armes au gouvernement de l’Ouest, sans aucun mandat de l’ONU et malgré un embargo qui pèse sur le pays.
La fameuse communauté internationale patauge donc dans sa propre gadoue, ses membres se chamaillant comme des enfants autour d’une friandise qui est aujourd’hui à un stade avancé de faisandage.
La solution à la crise libyenne commence d’abord par la cessation des soutiens souterrains imbibés de bagarre interposée. Tant que les puissances continueront à s’affronter par Al-Sarraj et Haftar interposés, le bout du tunnel sera aussi accessible qu’une ligne d’horizon. Ensuite, qu’une condamnation unanime et sincère jaillisse du Conseil de sécurité de l’ONU pour retomber sur le feu nourri qui pleut sur le chef de la Libye.
Ce qui permettra aux deux protagonistes de revoir leurs ambitions à la baisse, socle du rétablissement du dialogue politique, indispensable à une sortie d’auberge de la Grande Jamahiriya.
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