Si les migrants étaient un pays, ils formeraient la troisième économie mondiale

Des travailleurs migrants africains.Photo de Daniel Mensah Boafo sur Unsplash
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S’ils étaient un pays, les migrants formeraient la troisième économie mondiale devant le Japon, selon une étude du Boston Consulting Group et de l’Organisation internationale pour les migrations. Le PIB produit par l’ensemble de ces travailleurs atteint 9 000 milliards de dollars.

D’après une étude publiée par le Boston Consulting Group (BCG) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrants formeraient la troisième économie du monde s’ils étaient un pays. En effet, les 280 millions de migrants à travers la planète génèrent 9 000 milliards de dollars par an. Leur PIB se classe donc derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon. Mais la valeur totale de la migration est probablement beaucoup plus élevée car ce montant ne prend pas en compte leur impact économique total en tant que consommateurs, entrepreneurs et innovateurs.

Un fort besoin dans les pays en déclin démographique

Boston Consulting Group (BCG) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) précisent que les pays qui accueillent le plus de migrants sont les États-Unis, l’Allemagne et l’Arabie saoudite. Il s’agit pour la plupart de pays en déclin démographique. Ces Etats devraient perdre 345 millions d’adultes en âge de travailler d’ici à 2050. Mais ils souffrent déjà de pénuries de main-d’œuvre depuis quelques années. Ce manque de travailleurs se trouve à tous les niveaux de compétence. En particulier dans la technologie numérique, les soins de santé, l’industrie manufacturière, l’éducation, le commerce et la construction. Il y aurait au moins trente millions d’emplois à pourvoir dans ces domaines.

Un coût de 1 000 milliards de dollars par an

Le BCG souligne que ces pénuries ne se limitent pas aux travailleurs hautement qualifiés. En Allemagne, par exemple, seulement 20 % environ des postes à pourvoir exigent une formation de niveau universitaire. Pendant ce temps, 60 % des emplois ne requièrent que des compétences professionnelles » et que 20 % ne demandent pas de diplômes du secondaire. Selon le BCG et l’OIM, les migrants coûtent à l’économie plus de 1 000 milliards de dollars par an. Soit un peu plus de 1 % de la richesse mondiale.

Les dirigeants conscients des bienfaits la diversité

En plus d’atténuer les pénuries de main-d’œuvre pressantes, les talents étrangers constituent un atout pour 72% de chefs d’entreprises en matière d’innovation. Ils peuvent ainsi fournir aux entreprises qui les adoptent un avantage stratégique substantiel. D’ailleurs 95 % des dirigeants d’entreprise ont conscience de la nécessité d’équipes diversifiées dans leurs organisations et 72 % reconnaissent les bénéfices pour les pays d’accueil. Mais ils ne sont que 5 % à prendre des mesures efficaces en faveur de la diversité.

Au moins 20 000 milliards de dollars de PIB en 2050

Sans doute victime d’une certaine opinion de la population (40%) qui ne voient pas les migrants comme une valeur ajoutée…Or les dirigeants et les Etats (surtout ceux qui perdent le plus de travailleurs comme l’Inde, le Mexique et la Russie) gagneraient à ouvrir les bras à ces travailleurs étrangers. En effet, le BCG et l’OIM estiment à 20 000 milliards de dollars ce que produiront les migrants en 2050. Ils reposent leur estimation sur l’évolution démographique et les flux migratoires. Par exemple, plus de 50 % des travailleurs se disent prêts à travailler à l’étranger, selon une récente enquête du BCG. Un chiffre qui pourrait donner des boutons à certains partis d’extrême droite…

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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