Le Maroc n’a pas joué dimanche son premier match du CHAN contre le Soudan à Constantine. Se faisant, le double champion en titre de la compétition confirme son absence de cette 7e édition. Il pointe le refus d’Alger de le laisser survoler son territoire depuis 2021 à cause de tensions politiques autour du Sahara Occidental.
Comme on s’y attendait, le Maroc n’a pas pris part dimanche soir au match qui l’opposait au Soudan à Constantine, dans le cadre de la première journée du CHAN 2023. Organisé depuis 2009 par la Confédération africaine de football (CAF), tous les deux ans en alternance avec la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le CHAN est une compétition qui ne concerne que les joueurs évoluant dans les championnats locaux d’Afrique. Les Lions de l’Atlas ont remporté les deux dernières éditions. A savoir 2018 et 2020.
Interdiction pour les Marocains de survoler l’Algérie
Le Maroc ne pourra donc pas défendre son titre. A vrai dire, tout le monde le savait depuis le jeudi 12 janvier, veille du premier match du CHAN. En effet, les joueurs marocains n’ont pas pu prendre l’avion faute d’autorisation de survoler l’espace aérien algérien. Alger a interdit les vols directs entre les deux pays depuis septembre 2021. Pour contourner cette mesure, la Fédération marocaine de football a proposé un plan de vol Rabat-Tunis-Constantine, ville où évoluent les équipes du groupe C, dont fait partie le Maroc. Mais le pays hôte a refusé cette option.
Patrice Motsepe impuissant face à la situation
Les autorités algériennes ont expliqué qu’elles ne reculeraient pas sur leur position et qu’elles mettaient les questions liées à la souveraineté au-dessus de toute considération. Patrice Motsepe, président de la CAF, a reconnu que les pays étaient souverains dans ce genre de situation. Se disant attristé par cette décision, le dirigeant sud-africain assure avoir « essayé ces derniers jours de parler avec chaque partie » pour résoudre la crise. Mais que « les complications étaient là » avant qu’il « ne devienne président ». Patrice Motsepe a promis que des « décisions seront prises selon les règles qui régissent la CAF. ».
Une cérémonie d’ouverture aux accents politiques
En attendant, la Confédération africaine de football (CAF) condamne les propos politiques tenus lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN 2023, le vendredi 13 janvier à Alger. Elle a annoncé des investigations pour établir si ces déclarations et les événements qui ont eu lieu violent ses statuts et règlements ainsi que ceux de la FIFA. Pour rappel, lors de la cérémonie d’ouverture, les autorités algériennes ont délivré des discours provocateurs envers le Maroc. Elles ont surtout chargé Mandla Mandela, le petit-fils égaré du célèbre leader politique sud-africain, de cogner l’ennemi juré Maghreb.
Une crise liée au dossier épineux du Sahara Occidental
L’individu indélicat a appelé à « lutter pour libérer le Sahara occidental de l’oppression », qualifiant ce territoire de « dernière colonie d’Afrique ». Cette déclaration et bien d’autres ont accompagné les allusions racistes des supporters. Le tout en présence de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), qui a fait de la lutte contre la haine et le racisme dans les stades l’une des priorités de son mandat. Cette animosité entre le Maroc et l’Algérie trouve en grande partie son origine dans la situation du Sahara Occidental, un territoire revendiqué par Rabat et le Font Polisario soutenu par Alger.
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