Sommet sino-africain 2024 : quels changements pour la coopération numérique ?

Partagez!

Le sommet sino-africain de septembre 2024, tenu à Pékin, marque un tournant pour les relations entre la Chine et l’Afrique, avec un accent particulier sur le numérique. À travers ce partenariat, la Chine et les pays africains ambitionnent de transformer les économies africaines en les propulsant dans une ère technologique nouvelle.  

L’accélération de la connectivité en Afrique

Les investissements chinois dans les infrastructures numériques en Afrique sont en pleine expansion. Depuis 2020, la Chine a investi plus de 15 milliards de dollars dans le développement des réseaux de télécommunication en Afrique. Grâce à ce soutien, les pays africains pourront déployer la 5G à grande échelle. Huawei, par exemple, est impliquée dans plusieurs projets en Afrique subsaharienne pour installer des infrastructures 5G, dont l’extension pourrait couvrir près de 40 % de la population africaine d’ici 2025.

En 2024, des accords ont, par ailleurs, été signés pour moderniser les réseaux 4G et 5G dans plusieurs pays africains. En termes de couverture, ces investissements visent à améliorer l’accès à l’internet pour plus de 200 millions de personnes dans les zones rurales et urbaines. L’impact de cette coopération numérique pourrait stimuler des secteurs clés comme le commerce électronique, les services financiers numériques, ou encore l’éducation en ligne.

Grâce aux innovations numériques apportées par cette coopération, les services publics en ligne se développent rapidement. D’ici 2026, 75 % des pays africains devraient pouvoir proposer des services administratifs numériques, tels que les paiements en ligne de taxes et l’accès aux documents officiels. Ces améliorations permettront une réduction des délais administratifs, renforçant ainsi l’efficacité des gouvernements et facilitant les interactions entre les citoyens et les autorités.

La montée en compétence des jeunes Africains

La Chine s’engage à former près de 50 000 jeunes Africains aux métiers du numérique d’ici 2025. Les programmes de bourses et d’échanges prévus dans ce cadre visent à combler le déficit de compétences dans le secteur technologique en Afrique. « Nous voulons contribuer à la formation de la prochaine génération d’experts africains en technologie, » a déclaré un membre de la République Populaire de Chine lors du sommet.

En 2024, des centres de formation technique seront mis en place dans 10 pays africains, avec pour objectif de former chaque année des milliers d’ingénieurs et de spécialistes en cybersécurité. Ces centres devraient permettre de former plus de 100 000 jeunes d’ici la fin de la décennie. Ce développement des compétences locales est crucial pour garantir l’indépendance numérique du continent africain.

En outre, la Chine a promis de financer des start-ups africaines dans le domaine des nouvelles technologies à hauteur de 500 millions de dollars. Cet engagement vise à encourager l’innovation sur le continent et à soutenir les jeunes entrepreneurs africains dans des secteurs émergents comme la fintech et l’agriculture intelligente. Avec une jeunesse dynamique et un soutien financier accru, l’Afrique pourrait devenir un acteur clé de l’innovation technologique.

Vers une autonomie numérique africaine ?

L’objectif à long terme de cette coopération est de réduire la dépendance technologique de l’Afrique vis-à-vis des autres continents. Avec plus de 70 % des infrastructures numériques financées par la Chine d’ici 2030, l’Afrique pourrait renforcer son autonomie technologique tout en développant un écosystème numérique local. « Ce partenariat offre une opportunité unique à l’Afrique de se doter de technologies de pointe tout en réduisant sa dépendance envers les puissances occidentales, » a déclaré un analyste économique.

Le commerce électronique africain, encore en développement, pourrait voir sa valeur tripler d’ici 2028, atteignant près de 75 milliards de dollars grâce à la coopération sino-africaine. Les investissements dans les infrastructures numériques devraient stimuler la croissance des transactions en ligne et favoriser les échanges commerciaux avec la Chine, qui ont déjà atteint 166 milliards de dollars ces sept derniers mois.

La sécurité numérique sera également renforcée dans le cadre de cette coopération. La Chine investira près de 2 milliards de dollars pour améliorer les systèmes de cybersécurité dans plusieurs pays africains. Cette initiative vise à protéger les gouvernements africains contre les cyberattaques et à garantir la sécurité des données, qui deviennent de plus en plus sensibles avec la transformation numérique en cours.

Comments

commentaires

Actualité africaine

Be the first to comment on "Sommet sino-africain 2024 : quels changements pour la coopération numérique ?"

Laisser un commentaire