Cameroun : Gouvernement et séparatistes anglophones dos à dos

Le président du Cameroun Paul BiyaLe président du Cameroun Paul Biya
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Ce n’est plus la tranquillité d’antan dans le grand nord du Cameroun. La crise sociopolitique de grande ampleur qui secoue cette partie du pays s’enlise et prend chaque jour des proportions inquiétantes.

Escalades verbales, assassinats et enlèvements en cascades se multiplient de jour en jour.

D’après une déclaration officielle des Etats-Unis, ces assassinats ciblés dans la partie anglophone du pays seraient perpétrés par le gouvernement camerounais.

De leur côté, les séparatistes armés de la minorité anglophone ne sont pas exempts de tout reproche. En représailles des actions de l’armée, ils se livrent aux meurtres des gendarmes et enlèvements des fonctionnaires.

De sources proches de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun, on affirme qu’il y a eu des détentions sans accès à la justice, à la famille ou aux services de la Croix-Rouge. Des incendies et des pillages de villages  surviennent également dans ces régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, précise-t-on, dans le communiqué de l’Ambassade américaine au pays de Paul Biya.

Dans son texte rendu public à Yaoundé après sa rencontre avec le président camerounais Paul Biya,  l’ambassadeur Peter Henry Barlerin pointe un doigt accusateur aux séparatistes qu’il rend responsables des meurtres de gendarmes, enlèvements des fonctionnaires et incendies d’écoles.

La partie anglophone du pays est devenu le théâtre des escarmouches quotidiennes entre les forces de sécurité camerounaise et des hommes armés  soupçonnés appartenir aux forces de restauration d’un Etat anglophone qui avait éphémèrement existé entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique. Circonscrites dans ses débuts aux simples attaques des symboles de l’Etat (postes de polices, gendarmerie et commissariats), le feu séparatiste s’est petit à petit répandu à d’autres cibles.

Depuis 2018, ces hors-la-loi s’en prennent aux fonctionnaires notamment francophones qu’ils kidnappent. Dans leur folie dévastatrice, ils n’épargnent pas les entreprises étrangères à qui ils sont décidés à faire payer  le soutien qu’elles apportent  aux autorités de Yaoundé.

Même les écoles ne sont plus à l’abri et font l’objet des attaques incendiaires.

Pour l’Ambassadeur américain, il semble que les deux parties font la sourde oreille et ne veulent pas mettre de l’eau dans leur vin.

« J’ai invité le président Biya de mettre en œuvre son leadership pour encourager un rapprochement des positions entre les deux parties », a-t-il déclaré.

Au moins 120 civils et au moins 43 membres des forces  de sécurité ont perdu la vie depuis 2016. En revanche, c’est la loi de l’omerta sur les pertes du côté des séparatistes.

En conséquence, la région est beaucoup dévastée. Près de 160.000 âmes sont dans l’errance pour avoir été déguerpi  de leurs logements fuyant les violences. A en croire l’agence nigériane de gestion des urgences, il y aurait jusqu’à hauteur de 34.000 personnes qui ont trouvé refuge au Nigéria, pays voisin.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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