Au cours d’une réunion qu’il a présidée vendredi, le président Ali Bongo Ondimba a annoncé que 310 milliards de francs CFA ont été débloqués pour payer la dette intérieure.
L’Etat gabonais a annoncé vendredi la signature d’une convention de règlement définitif de sa dette intérieure – celle due par l’Etat aux entreprises locales – avec un ensemble de créanciers constitués sous la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE), dénommé « Club de Libreville » et dont le chef de file est le groupe BGFI Bank.
L’avantage de ce mécanisme est de permettre la consolidation et le rééchelonnement de la dette détenue par l’Etat. L’effort de remboursement est conséquent. Il porte sur un montant de 310 milliards FCFA, soit 77 % du montant total de la dette initiale évaluée à 400 milliards FCFA. Au final, 177 entreprises gabonaises regroupées au sein de ce GIE en bénéficieront. Les PME seront particulièrement privilégiées.
S’agissant de l’échéancier, un premier paiement « immédiat » de 160 milliards de FCFA interviendra d’ici fin février sous la forme d’un financement bancaire versé au GIE. Le reste de la créance, soit 150 milliards FCFA, fera l’objet d’un rachat par les institutions bancaires ou financières locales « dans un délai d’un mois ».
Les dettes, qui sont traitées dans le cadre de ce vaste plan de remboursement, ont été validées par le Trésor public, la Direction générale du budget, la Direction générale de la dette en accord avec la Confédération patronale gabonaise (CPG). En contrepartie de cet effort important opéré par l’Etat gabonais, les entreprises bénéficiaires se sont engagées à réinvestir une partie des montants remboursés afin de participer à l’effort de relance de l’économie nationale sous la forme de création d’emplois, de reprise des chantiers arrêtés (logements sociaux, infrastructures…), etc.
Ce paiement, rappelons-le, intervient quelques mois après la signature d’une convention avec le Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre du Plan de Relance Économique.
Il s’agissait pour le Gabon de relancer la croissance par un encadrement vigoureux de la dépense publique, à travers plusieurs actions fortes telles que le non renouvellement du parc automobile du gouvernement pour 2018 ou le gel des recrutements à la Fonction publique.
« Nous sommes satisfaits, parce qu’il s’agit là de l’aboutissement de l’engagement personnel du chef de l’Etat. Ce n’est pas une surprise pour nous. On s’attendait à cette solution », a expliqué Alain Bâ Oumar, président de la Confédération Patronale Gabonaise.
Depuis la chute du cours des hydrocarbures, le Gabon traverse une crise économique sévère qui a occasionné la destruction de nombreux emplois et la baisse de ses recettes budgétaires.