La société Averda Gabon en charge du maintien de la propreté des communes de Libreville, Owendo et Angondjé facture-t-elle des services non rendus à l’Etat gabonais ?
En tout cas, cette question mérite d’être posée. Averda a été chargée par le ministère de l’intérieur et la mairie de Libreville de garder la capitale gabonaise propre. En 2015, la société basée à Dubaï arrive à la rescousse de la capitale gabonaise croupissant sous les ordures. La SOVOG, alors délégataire d’une concession de 25 ans d’enlèvement et d’enfouissement des ordures ne parvient plus à assurer le service. La SOVOG est alors démantelée au profit d’Averda.
En moins de trois mois, Averda mobilise près d’une trentaine de camions benne et dépose plus de 6000 bacs à ordures dans Libreville. La révolution bleue est en marche. Et c’est la fin d’un long calvaire pour les gabonais. Mais comme on dit souvent chez nous, « ces choses là ne durent pas ».
Moins d’un an plus tard, alors que son contrat prévoyait le curage de tous les caniveaux de Libreville, plus de 40 circuits de collecte, dont certains plusieurs fois par jour, plus de 6000 bacs de collecte, et 400 points d’apports volontaire, le nettoyage mécanisé des voiries et plages publiques, ou encore le nettoyage des lits de rivière, certains services ne sont plus fournis.
Qui se souvient de la dernière fois qu’il a vu circuler une balayeuse mécanique dans Libreville ? Ou encore cette machine à nettoyer les plages ? Ou des caniveaux curés ? Averda va même à plusieurs reprises suspendre la collecte des ordures à cause de retard de paiements du trésor public.
Pourtant, selon nos sources, Averda continue à facturer l’ensemble de ses prestations à l’Etat gabonais. Sans que personne ne trouve mot à dire. La société Clean Africa a pourtant soumis de nombreux rapports de contrôle pour attirer l’attention de sa tutelle sur ces prestations facturées. Mais dont le service n’avait pas été délivré. Dans certains rapport, on découvre même que Averda aurait tenté de facturer plusieurs tonnes de gravats chargés dans ses camions, comme des déchets. Car Averda est payé à la tonne collectée. Elle a donc tout intérêt à ce que le poids pesé sur le pont bascule à l’entrée de la décharge, soit le plus élevé. Et à se faire copain avec les agents en charge du contrôle de ce poids.
Qui contrôle la bonne facturation des prestations?
Si Clean Africa et la mairie de Libreville, qui ont la charge d’effectuer le contrôle continue du service fourni par Averda, le faisait correctement, la facture réclamée ne serait pas aussi salée. Averda réclame près de 15 milliards de Francs CFA. Mais on peut se poser la question de savoir qui valide toutes ces factures? La direction générale du contrôle financier devrait auditer l’ensemble des factures de cette société, afin de déterminer les prestations réellement délivrées, et celles qui sont fictives. Et il n’est pas très compliqué de le prouver. Encore faut il en avoir la volonté! Mamba permettra sans aucun doute de retrouver ceux qui valident ces factures sans que le service ne soit réellement fait..
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