Pour avoir remplacé Michel Menga M’Essone parti au gouvernement d’Issozé Ngonget III par un nouveau secrétaire général en la personne de Faustin Laurent Bilie Bi Essone, le président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) s’attire les foudres de certains hauts cadres ainsi que les militants de base de son parti.
Faustin Laurent Bilie Bi Essone, jusqu’alors secrétaire général-adjoint et porte-parole du RHM, occupe désormais les nouvelles fonctions de secrétaire général de cette formation politique de l’opposition depuis le jeudi 16 août dernier.
La décision a été prise par le bureau politique qui a procédé à sa nomination.
Faustin Laurent Bilie Bi Essone remplace à ce poste Michel Menga M’Essone entré au gouvernement en qualité de ministre d’Etat en charge de l’Habitat le 4 mai dernier.
Depuis, ce dernier s’était vu suspendre de son parti qui avait appuyé cette éviction en application de l’article 132 des statuts de cette formation politique de l’opposition.
Aux dernières nouvelles, la nomination du nouveau secrétaire général ne rencontre pas l’assentiment de tous les membres au sein du parti.
Des voix s’élèvent de plus en plus et contestent cette décision qui, d’après eux, ne semble pas correspondre aux règles du parti tout comme elle ne repose sur aucune base juridique.
Base juridique inexistante
Pour un des hauts cadres du parti, du reste juriste de formation, « La désignation de Faustin Laurent Bilie Bi Essone est en violation avec le principe d’élection qui doit s’appliquer pour tous les postes de responsabilité au sein du parti ».
Il enfonce le clou ajoutant que « Cette manière de procéder relève du vieux monde. L’élite du parti décide et la base doit la boucler. On ne peut pas prôner la démocratie et ne pas l’appliquer à son niveau d’abord. Cela s’appelle vouloir une chose et son contraire ».
Même sur le plan politique, c’est loin d’être de l’accalmie ! Nombreux en effet sont les militants qui sont restés très attachés à la personne de Michel Menga M’Essone.
La majorité de militants ne jurent que par le nom de l’ancien SG qu’il disent être très proche de la base.
Une opinion loin d’être partagée quand on évoque même le nom d’Alexandre Barro Chambrier, un président que nombreux trouvent distant, froid et peu attentif aux gens.
Sans le dénigrer davantage, beaucoup jugent le nouveau SG Faustin Laurent Bilie Bi Essone un cran en dessous de Michel Menga M’Essone quand il s’agit de galvaniser les militants.
« Faustin parait terne », accusent certains militants qui pensent à tort ou à raison que c’était le souhait de leur président Alexandre Barro Chambrier qui voulait avoir comme secrétaire général une personne de son profil « taillable et corvéable à merci ».
Autre accusation contre Alexandre Chambrier, son style girouette et son manque de fermeté.
Un coup politique foireux
« Comment comprendre qu’il limoge Michel Menga du poste de SG et il veut le garder au sein du parti », s’interroge dubitative une militante engagée du parti.
« Autant le virer une bonne fois du parti au lieu de tergiverser », insiste-t-elle tout en se disant n’avoir rien à reprocher à l’ancien secrétaire général qui est allé au gouvernement pour que le pays avance.
« Deux ans que nous sommes restés trempés dans les cris d’orfraie qui n’ont rien apporté comme plus-value à notre démocratie ou au pays », proteste cette militante.
Pour elle, c’est certainement parce que le président Barro est conscient de la popularité de Michel Menga auprès de la base qu’il a préféré bloquer la procédure à l’échelle du bureau et procéder par désignation au lieu de passer par élection à la base. Il a certainement eu peur d’aller à Canossa.
Selon les proches de Chambrier, Michel Menga manipule les militants parce qu’il n’a pas été investi. En tout cas, aux dires des uns et des autres, tout ce qu’on dire à ce stade est que cette affaire pourra faire exploser le parti. Qui vivra verra.
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