Depuis l’annonce du gouvernement Issoze Ngondet III vendredi dernier, c’est la panique générale dans le camp de l’opposition dite radicale qui a perdu deux de ses membres, et non des moindres, faisant désormais partie de la nouvelle équipe gouvernementale dite de transition.
Deux ministres de l’opposition radicale sont fatigués de vivre presque dans la disette. Eu égard à leurs vies passées, Jean De Dieu Moukagni Iwangou, président de Union et solidarité, nommé au poste de ministre de l’Enseignement supérieur et Michel Menga M’Essone, secrétaire général du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), ministre de l’Habitat ont accepté la main tendue du chef de l’Etat. Ne dit-on pas que la vie est un choix ?
L’entrée remarquable de Michel Menga au gouvernement n’est autre qu’une action délibérée de lui-même et qui n’engage nullement le Rassemblement Héritage et Modernité. D’où la déception d’Alexandre Barro Chambrier, président du parti qui n’arrive pas à expliquer la faiblesse de son plus proche et direct collaborateur. Comme on dit, la mort ne vient pas de loin. Désormais, la rupture semble manifestement être désormais consommée entre Michel Menga et ses anciens camarades de l’opposition.
En ce qui concerne Moukagni Iwangou bombardé ministre de l’Enseignement supérieur. Habitué aux coups d’éclat, l’homme a changé de langage. Il dit avoir répondu à l’appel de la nation. Autrement dit, le mal absolu du Gabon, n’est plus le régime Bongo. Désormais, on peut pactiser avec celui qu’il appelait à un passé récent le « diable ». Il est clair qu’il y a eu négociation. Car comment peut-on être nommé dans un gouvernement sans au préalable avoir été approché ? Comment peut-on avoir été nommé sans son accord ?
Qui oublie qu’il avait déjà refusé de faire partie du gouvernement d’ouverture après avoir accepté en glissière? Il avait fallu des photos de lui négociant avec le président Ali Bongo lui-même pour convaincre l’opinion. Moukagni Iwangou est finalement tombé. C’est bien lui qui se faisait passer pour un caïd de l’opposition depuis 2015 avec ses interprétations juridiques et analyses de droit.
Dans un univers marqué par l’instabilité continu de ses acteurs politiques, les nominations de ces deux opposants sont contraires aux idéologies défendues jusqu’ici par l’opposition radicale depuis le terme de la présidentielle de 2016. Et Jean Ping qui croyait naïvement qu’il était entouré des bons compagnons. Le pouvoir va maintenant continuer à débaucher dans le camp de l’opposition. Objectif : Décapiter le mouvement de Résistance de Jean Ping.
Nombreux ont déjà rejoint ou rejoignent le camp du pouvoir. Après avoir convaincu une bonne partie de l’opposition proche de l’ancien patron de la commission de l’Union africaine de participer aux législatives, après les avoir débauché, à l’appât des postes, le régime cherche désormais à prendre dans son escarcelle, les derniers radicaux, les plus irrésistibles.