L’étau dans lequel Juan Guaido cherche à enfermer le président élu amène à une confrontation. L’ancien président de l’Assemblée nationale, devenu par la force de choses pro-américain n’a pas digéré l’élection de Maduro qu’il considère comme essentiellement illégitime.
Plutôt que de trancher sur une plainte déposée par les candidats aux élections des députés en décembre 2015 concernant l’achat de voix de la part des opposants élus, l’Assemblée nationale a tendu un piège redoutable en rejetant le rendu du tribunal : reprendre les élections de trois postes. Dans cette stratégie chaotique, c’est « l’outrage judiciaire » qui est déclaré.
Du coup, les décisions issues de l’Assemblée sont frappées de nullité. Satisfaite de leur majorité absolue de 122 députés sur 167 sièges, l’opposition doit affronter les défis ; ainsi l’Assemblée législative étant en insubordination se serait passée de ces déchirures du pouvoir parallèle, mais Guaido anticipe et s’autoproclame « président par intérim ».
Au fond, Mike Pence avait appelé le 22 janvier 2018 le Venezuela à se soulever contre le gouvernement légitime et à renverser Nicolas Maduro. Guaido mûrit et apprécie cette perspective américaine. Une poignée de chefs d’Etat de l’Amérique latine séduits par Washington n’ont plus qu’à suivre l’ordre de Donald Trump en reconnaissant l’opposant.
Une décision qui n’arrange pas le président élu qui, dans ses retranchements, annonce que le pays, très hostile à ce soutien, rompait ses relations avec Washington. » c’est la politique destructive des Etats Unis au Venezuela » dira le ministre russe des Affaires Etrangères de passage au Maroc lors d’une conférence de presse avec son homologue Marocain le vendredi 25 janvier.
Il faudra à Nicolas Maduro une dextérité d’orfèvre pour convaincre le chef de l’opposition parlementaire et d’atténuer les tensions déjà aux antipodes. Maduro se dit prêt à le rencontrer : « Si je dois aller voir ce garçon, j’y vais » dit-il sans cacher son empathie pour ce jeune de 35 ans.
De son côté, Guaido est très exigeant : « pas de faux dialogue » parce qu’il ne semble pas rassuré lorsqu’il éveille la conscience de ses compatriotes. « La répression quand elle ne donne pas de résultats, se transforme en un faux dialogue ».
D’autant qu’il promet des élections libres. Même exaspération dans les rangs de la garde bolivarienne le 21 janvier, 27 soldats ont appelé à ne pas reconnaître le président Maduro. Ils séquestrent 4 soldats loyalistes et volent les armes de guerre pour tenter de destituer Maduro, mais les militaires de la caserne de Cotiza au nord de la capitale Caracas arrêtent les insurgés et dispersent les manifestants.
Dans leur colère, ils brûlent une statue d’Hugo Chavez. Un duel à distance : la Russie soutient Maduro et les Etats-Unis,Guaido !
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