Le Nigeria, première économie d’Afrique, sort enfin de la récession; la croissance du Ghana se poursuit. Les prévisions économiques de l’Afrique de l’Ouest anglophone semblent meilleures selon l’analyse de l’équipe de recherche d’Ecobank.
L’analyse figure dans la section Afrique de l’Ouest anglophone, récemment mise en ligne sur le site Web financier de la banque. Le Nigeria, première économie d’Afrique, sort enfin de la récession ; la croissance du Ghana se poursuit et les plus petits pays de la région connaissent une reprise après avoir subi les effets prolongés de l’épidémie d’Ebola de 2013 à 2016.
L’Afrique de l’Ouest anglophone, qui s’étend de la Gambie à l’Ouest au Nigeria à l’Est, est la deuxième section régionale mise en ligne. Cette région compte six pays : le Ghana, la Guinée, le Libéria, le Nigeria, la Sierra Leone et la Gambie. Elle englobe la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO), qui regroupe les pays d’Afrique de l’Ouest principalement anglophones.
Les données indiquent que le Nigeria représente environ 90 % du PIB régional et des exportations (principalement du pétrole brut). Les perspectives pour le Nigeria et le Ghana, deuxième pays du bloc, sont bonnes pour 2018 : la production pétrolière s’améliore au Nigeria, le Ghana tire profit d’une augmentation du budget et de la hausse de la production d’électricité cette année ; la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone connaissent une reprise alors qu’ils se remettent des effets de l’épidémie d’Ebola ; l’amélioration de la situation politique en Gambie stimule les perspectives économiques.
Outre le pétrole et le gaz, l’Afrique de l’Ouest anglophone est un producteur important de matières premières agricoles – cacao, noix de cajou, caoutchouc naturel et bois – pour la consommation régionale et pour l’exportation à l’international. La région est un importateur important de minerais, notamment l’or, les diamants, le manganèse, le fer et l’aluminium ; le Ghana étant le premier producteur d’or.
Elle est également un centre financier, détenant environ 39 % des actifs bancaires de l’Afrique moyenne en 2015 (principalement au Nigeria) selon les estimations. Le Nigeria et le Ghana abritent deux des plus grandes bourses d’Afrique, à Lagos et Accra. Le Nigeria a bâti à Lagos le plus grand complexe de raffinage du sucre au monde et est parvenu à cesser les importations de sucre raffiné et en paquet.
Dan Sackey, directeur exécutif régional de l’Afrique de l’Ouest anglophone et directeur général d’Ecobank Ghana, a précisé : « L’Afrique de l’Ouest sort d’une période difficile pendant laquelle elle a été confrontée à de nombreuses difficultés – récession, Ebola, déclin du prix du pétrole et d’autres matières premières – mais nous enregistrons à nouveau une croissance. Le redressement des prix des matières premières, en particulier du pétrole et du cacao, a stimulé la croissance économique, notamment au Nigeria et au Ghana, portant l’ensemble de la région. Il est essentiel que l’Afrique de l’Ouest saisisse cette opportunité pour diversifier son économie et ne plus être dépendante du pétrole et des minerais. La région doit accroître la production et la transformation des matières premières agricoles, améliorer la logistique et exploiter son leadership financier et boursier. Si les pays d’Afrique de l’Ouest conservent une bonne discipline fiscale, les perspectives de croissance sont très bonnes ».
« Ecobank connaît mieux les pratiques et réglementations commerciales locales et régionales, et les risques nationaux, que toute autre banque d’Afrique car elle est présente sur place dans 33 pays », a souligné pour sa part le Dr Edward Georges, directeur de la recherche du Groupe Ecobank.
« Notre nouveau site Web fournit des données complètes et fiables liées à l’économie, à la monnaie, à la banque, aux matières premières et au commerce dans les marchés d’Afrique subsaharienne. Cela nous aide nous et nos clients à prendre des décisions d’investissement et d’autres décisions financières dans le cadre de notre service complet », a-t-il expliqué.