Malgré des problèmes administratifs récurrents, l’infrastructure hospitalière du Gabon est en nette amélioration. C’est le constat fait par les experts du Cabinet MSH (Management Sciences for Health). Le Gabon est classé parmi les pays à revenus intermédiaires, tranche supérieure.
Les dépenses annuelles de santé par habitant sont parmi les plus élevées en Afrique. Pourtant les indicateurs de santé sont à la traîne comparativement à leur niveau d’investissement. Même si il est vrai que la qualité des soins dispensée n’est pas la même sur l’ensemble du territoire gabonais, le rapport constate que le Gabon possède le plus grand nombre de lits d’hôpitaux par rapport avec sa population.
La capitale gabonaise reste la mieux servie dans le domaine. La livraison de trois CHU flambant neuf y a fortement contribué.
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Cependant le rapport préconise au gouvernement de mettre en place cinq impératifs stratégiques:
- Renforcer le leadership de la santé: cet impératif nécessite des investissements pour le développement et la gestion des ressources en personnel et infrastructures nécessaires à la gestion, la conduite et le contrôle du système de santé du Gabon tout en tenant compte des normes internationales de performance.
- Améliorer les services de soins de santé: l’objectif est de passer du système actuel qui se concentre sur les secteurs urbains et les soins tertiaires à un à système national plus équitable et acceptable doté de réseaux de distribution intégrés et coordonnés (à tous les niveaux), intégrant les soins primaires, tertiaires et spécialisés, et de réseaux de référence et contre-référence.
- Renforcer le système d’information sanitaire : cet impératif est conçu avec l’objectif général de créer un système d’information sanitaire (SIS) intégré permettant la collecte, la saisie, et l’analyse des données pour aider les gestionnaires de santé à prendre des décisions et mettre en oeuvre des plans appropriés pour améliorer la santé de la population.
- Renforcer la capacité technique et de gestion du personnel de santé : cet impératif nécessite une approche globale pour déterminer le nombre et la qualité minimum des employés du secteur de la santé, afin de garantir la bonne gestion de la santé de la population du Gabon.
- Améliorer le financement pour la santé: cet impératif nécessite des investissements substantiels pour renforcer les sources et l’utilisation des fonds nécessaires aux services et programmes à protéger, ainsi que promouvoir et rétablir la santé du peuple gabonais.
- Améliorer le secteur pharmaceutique: cet impératif sert à assurer que la population du Gabon ait continuellement accès à des produits pharmaceutiques de qualité et des services pharmaceutiques efficaces pour atteindre les objectifs de santé.
Des hôpitaux modernes en manque de médecins
Les hôpitaux gabonais sont dotés d’équipements modernes. Mais le personnel déplore un manque de formation. On note aussi des problèmes d’approvisionnement de certains médicaments nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital.
Alors à Libreville, quand on demande aux nouvelles mamans de s’exprimer sur le sujet, rares sont celles qui ne rigol
ent pas. Elles sont ravies d’être dans un établissement moderne, mais beaucoup reste à faire.
« A Libreville, ou à Port Gentil, il n’y a pas de problème. Mais c’est quand on habite loin, au village, que c’est difficile d’accoucher dans de bonnes conditions. On est obligé de prendre la route… et c’est compliqué«
Le gouvernement a validé récemment le plan de réforme du secteur de la santé. Les populations attendent beaucoup du personnel médical gabonais. Il préfère trop souvent déserter la fonction publique pour se mettre à leur compte. Alors, le ministre de la santé, lui même médecin, réussira-t-il a trouver la bonne méthode? Il en va de sa place au gouvernement…