« Je ne reconnais pas les faits », a déclaré Simone Gbagbo, l’ex-Première Dame de Côte d’Ivoire, à l’ouverture de son deuxième procès à la cour d’assises d’Abidjan le 31 mai 2016, pour crime contre l’humanité, relatif à son présumé rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011 en Cote d’Ivoire.
Jugée pour crime contre l’humanité, crime contre les prisonniers de guerre et crime contre les populations civiles commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, l’épouse de l’ancien président ivoirien, Simone Gbagbo, a clamé son innocence lors de son passage devant la cour d’assises pour son deuxième procès, mardi dernier. Procès dénoncé par plusieurs organisations de la société civile et les avocats de l’accusée.
C’est toute souriante que Mme Gbagbo, âgée de 66 ans et désignée comme « la dame de fer » par certains de ses compatriotes, est entrée dans la salle du procès et dans l’assistance, certains criaient à son endroit, « Bonne fête maman! ».
Ce procès devrait durer un mois, et verra la participation de 25 témoins de l’accusation.
Incarcérée à Abidjan, Simone Gbagbo purge déjà une première peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », sanction prononcée l’année dernière relativement à son présumé rôle dans la crise postélectorale qui avait fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Plusieurs organisations de la société civile, dont la Fédération internationale des droits de l’homme, la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme qui disent représenter près de 250 victimes, reprochent à la cour le fait de n’avoir pas été impliqué lors de la reconstitution des preuves. Ces derniers ont décidé de ne pas y prendre part.
D’un autre côté, les avocats de l’ex première dame estiment que cette dernière ne devrait être jugée ni pour « crime contre l’humanité » ni pour les « crimes de guerre » commis en 2011 parce que, selon eux, ces chefs d’accusation ne sont apparus dans le code pénal ivoirien qu’en mars 2015.
L’organisation des droits de l’homme, Human Rights Watch par ailleurs, a évoqué un moment charnière pour la justice, précisant que les « victimes ont droit à un procès crédible, équitable et il a invité la cour à réunir toutes les preuves relatives à cette affaire. Le procès s’est poursuivi ce mercredi.
Rappelons que la justice ivoirienne a refusé d’envoyer Simone Gbagbo à la CPI où elle est également poursuivie pour « crimes contre l’humanité » par cette juridiction internationale qui juge actuellement son époux Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-ministre de la Jeunesse.
Le président Alassane Dramane Ouattara affirmait déjà en février qu’il n’enverrait plus d’Ivoiriens à la CPI, parce que selon lui, son pays avait désormais une justice opérationnelle.