Gabon : Pour Brice Laccruche Alihanga, le pouvoir, l’opposition et la jeunesse doivent avoir un même combat

Brice Laccruche Alihanga
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Dans l’attente du rendu de la Cour constitutionnelle, Brice Laccruche Alihanga lance un message de paix, de concorde et de fraternité. Ont été entre autres abordées dans l’entretien qu’il nous a accordé les questions sur la récente marche des jeunes des Akébés, les révélations de Midi Libre sur la filiation du président, Ali Bongo Ondimba, ainsi que les bénéfices que les jeunes ont à tirer de l’Egalité des chances, nouveau cheval de bataille du Chef de l’Etat Gabonais. Détails.

Afric Telegraph : Vous êtes le président de l’Association des Jeunes Émergents Volontaires (AJEV). Le mercredi 14 septembre dernier a connu la tenue d’une marche de soutien dans laquelle étaient impliqués les jeunes des Akébés. Pouvez-vous nous situer qui en étaient les initiateurs et quel en était l’objectif ?

Brice Laccruche Alihanga : Il faut rappeler qu’il s’agit d’une initiative spontanée qui découle d’un constat sur la situation exceptionnelle que traverse actuellement notre pays. Nous sommes nombreux à avoir été victimes de stigmatisation, d’invectives et d’insultes de la part de soi-disant partisans d’une certaine opposition. Les jeunes et plus largement les habitants de ce quartier populaire de Libreville ont été pris à partie et ont voulu par cette manifestation apporter une réponse collective, pacifique et dynamique à ceux qui prônent la division, la violence et la haine entre Gabonais.

Afric Telegraph : Quel est en peu de mots l’essentiel du message que vous avez eu à véhiculer lors de cette sortie ?

Brice Laccruche Alihanga : Le message essentiel est celui de l’unité et de notre mobilisation collective en faveur de la Paix. Nous voulons également indiquer que nous n’avons pas peur et que nous assumons à la fois qui nous sommes en tant que Gabonais et notre soutien au président élu Ali Bongo Ondimba et que nous ne craignons pas les intimidations qui sont l’apanage de groupuscules désœuvrés et désespérés. Nous voulons offrir un contrepoids positif, républicain et solidaire aux torrents de menaces, de destructions et de désinformations qui s’abat en ce moment sur notre pays à l’initiative d’une certaine opposition en panne d’idées et d’élection.

Afric Telegraph : A en croire certains médias, certains jeunes ont déclaré avoir perçu de l’argent pour obtenir leur adhésion à cette initiative. Que dites-vous face à cette accusation ?

Brice Laccruche Alihanga : Il s’agit d’une vieille rengaine que nous entendons à chaque fois que des gens se réunissent spontanément. En ce qui me concerne, dans le cadre de l’AJEV dont je suis le leader, nous avons toujours dit clairement que nous n’étions pas favorables à ce type de procédés. Maintenant, je ne peux pas interdire à une personne qui convainc une autre de soutenir son initiative de s’assurer à titre personnel que celui-ci a un moyen de rentrer chez lui. Ceux qui parlent de distribution d’argent font encore une fois preuve de mauvaise foi et de mensonge.

Afric Telegraph : Pour faire adhérer les Gabonais à l’alternance, l’opposition a utilisé comme cheval de bataille le dossier de l’acte de naissance du chef de l’Etat qu’ils ont accusé d’être un enfant adopté qui serait venu du Biafra, au Nigeria.

D’après une actualité brûlante  une enquête réalisée par le reporter Caroline Freodig de Midi libre, un média français, vient de battre en brèche les allégations sur les origines étrangères du chef de l’Etat soutenues par Pierre Péan, dans son livre Nouvelles affaires africaines paru en 2014 et relayées par Robert Bourgi. Quelle est votre réaction par rapport à cette nouvelle donne ?

Brice Laccruche Alihanga : Une formule dit que « le mensonge prend souvent l’ascenseur tandis que la vérité emprunte l’escalier ». Cet article dans la presse française, vient clore de manière définitive, une campagne haineuse et nauséabonde lancée et relayée par des compétiteurs politiques aigris et prêts à tous les mensonges et constructions pour dénigrer un compatriote allant jusqu’à insulter une famille, une mère, une femme et des enfants devant le monde entier. Dans d’autres pays, on les aurait déjà arrêtés pour dénonciation calomnieuse ou diffamation. Je tiens à féliciter le Président de la République, la Première Dame et toute la famille Bongo Ondimba pour leur attitude digne et courageuse pendant ces attaques ignobles.

Afric Telegraph : le candidat Jean Ping a déposé un recours à la Cour constitutionnelle en contestation de l’élection d’Ali Bongo Ondimba, le candidat que vous soutenez. Etes-vous sereins dans l’attente du verdict qui en sortira ? Si oui, sur quoi repose votre assurance ?

Brice Laccruche Alihanga : Conformément aux possibilités qu’offre la loi électorale de notre pays, le candidat déclaré perdant, Jean Ping, a déposé un recours tout comme d’autres candidats d’ailleurs auprès de la Cour Constitutionnelle. Il faut désormais attendre que la Cour rende son verdict qui, il faut le rappeler, est non-susceptible de recours. Nous arrivons donc au terme du processus électoral et nous sommes confiants que le droit sera dit et que la victoire d’Ali Bongo Ondimba sera reconnue par tous. Nous sommes totalement sereins quant à l’issue des recours, car l’ensemble des mémoires proposés par les parties demanderesses ne reposent que sur des documents incomplets, faux ou dont l’authenticité ne peut être prouvée. Nous avons confiance dans les institutions de notre pays et nous sommes prêts à accepter les décisions qui seront rendues, ce qui n’est pas le cas du candidat perdant, Jean Ping, qui n’offre comme seule alternative à la Cour constitutionnelle que de le désigner comme vainqueur ou de déclencher la violence dans le pays. Nous pensons qu’il est encore possible à Monsieur Ping de retrouver ses esprits et de retirer ces propos irresponsables et antirépublicains.

Afric Telegraph : Dans un passé récent, vous avez publié un livre que l’on a présenté comme un hymne à la jeunesse et au potentiel qu’elle représente dans la construction du Gabon de demain.

Pouvez-vous nous en faire un bref aperçu et nous en donner les principales articulations ?

Brice Laccruche Alihanga : Effectivement, au tout début du mois de juillet, j’ai fait paraître un essai intitulé l’Or Jeune qui se veut à la fois un appel à la jeunesse gabonaise qui symbolise l’avenir de notre beau pays et une sonnette d’alarme pour attirer l’attention des gouvernants sur les maux qui minent cette importante frange de la population. J’invite d’ailleurs tout le monde et particulièrement les acteurs de l’opposition et de la diaspora à se le procurer et à le relire, je le trouve encore aujourd’hui d’une très grande pertinence au regard des dernières semaines qui viennent de s’écouler.

Afric Telegraph : En lien avec cette publication, en quoi pouvez-vous résumer le message que vous avez adressé aux jeunes dans le cadre de la campagne électorale ? Et au regard des résultats engrangés par le candidat que vous avez soutenu, avez-vous le sentiment d’avoir été compris par les jeunes et êtes-vous sûr qu’ils ont intériorisé votre message ?

Brice Laccruche Alihanga : Dans le prolongement de la publication de cet essai, au cours de cette campagne, nous avons essayé avec les autres membres de notre plateforme associative et plus largement l’ensemble des associations qui soutiennent le président élu, Ali Bongo Ondimba, de faire passer le message de la nécessaire prise de conscience de l’importance de devenir autonome. Nous avons rappelé que nous étions pour la Méritocratie, le Travail et l’Engagement pour notre pays et que c’est en toute logique que cela nous amenait à soutenir le programme pour l’Égalité des Chances lancé par le président de la République. Nous sommes d’avis que le message lancé a été largement entendu par la jeunesse gabonaise qui se veut responsable et ce, malgré une campagne virulente d’intoxication idéologique, de désinformation et d’attaque ad hominem. Cette campagne basée sur l’invective a détourné de nombreux électeurs des sujets de fond pour tenter de souffler sur les braises de la division et inciter les gens et les jeunes en premier lieu à détruire le peu que nous avons construit pour tous.

Afric Telegraph : Suite au climat de tension qui pèse sur la cité dans l’attente du dénouement du contentieux électoral, quel message particulier souhaiteriez-vous lancer à l’endroit aussi bien des jeunes que de la population allant dans le sens de l’apaisement pour préserver la cohésion sociale et pour occasionner la relance de l’économie nationale ?

Brice Laccruche Alihanga : Je veux lancer un appel à tous les Gabonais et pas seulement aux jeunes pour leur rappeler que la violence et la destruction ne charrient rien d’autre sur son chemin que le malheur et la désolation. Je voudrais insister sur le fait que beaucoup reste encore à faire et que ce n’est pas en commençant par tout détruire que nous allons apporter le progrès. Je veux dire à chacun, que nous faisons tous partie de la solution et que le Gabon aura besoin de toutes ses filles et de tous ses fils. Nous avons au Gabon des institutions fortes et une Constitution adoptée et rédigée par beaucoup de ceux qui la bafouent aujourd’hui. Celle-ci organise la vie en commun et permet l’expression individuelle et collective conformément à notre identité et à notre culture. Nous devons avoir confiance en nous-mêmes et nous mettre au travail pour bâtir ce Gabon que nous souhaitons digne d’envie.

Je demande aux jeunes de ne pas suivre ni d’écouter ceux qui les incitent à se rendre dans les rues pour s’adonner à la violence et aux saccages. Je veux leur dire que le chômage n’est pas une fatalité, que l’avenir dépend entièrement des choix qu’ils feront et de leur courage.

Aux hommes politiques de l’opposition, je demande de renoncer à la voix de la violence et à contribuer à l’érection d’une meilleure société gabonaise en redoublant de propositions, en mobilisant les énergies pour le développement du pays, c’est cela que nous attendons d’eux.

Merci

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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