Nommé au rang de cardinal par le pape François, l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, place sa nomination sous le signe de la réconciliation en Centrafrique, pays toujours menacé par les groupes armés. « Je n’ai pas été appelé pour moi-même, j’ai été appelé pour notre pays. C’est après une grave crise que le pape est venu dans notre pays. Et c’est encore après la résurgence des violences ces derniers jours que le Pape m’a promu cardinal. Je vous le dis, il y a un Dieu pour les pauvres », a déclaré le nouveau cardinal. Il a été formé auprès de la congrégation des Spiritains et aumônier à la fondation caritative des Apprentis d’Auteuil à Marseille (sud de la France) pendant plusieurs années.
Avec cette nomination, le Pape argentin tente, onze mois après son voyage à Bangui, un nouveau geste pour la paix dans ce pays pauvre de 4,5 millions d’habitants, ravagé depuis 2013 par des violences entre groupes armés pro-Séléka, à dominante musulmane, et milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes. Reste à savoir si cette promotion aura une influence sur les chefs de guerre des groupes armés, qui refusent toujours de rejoindre le programme de démobilisation des Nations unies. Pour l’instant, chrétiens et musulmans, les habitants de la capitale communient dans un rare moment de réjouissance après cette annonce de la promotion de l’archevêque de Bangui, benjamin, à 49 ans, des 17 nouveaux cardinaux créés par le Pape.
Des milliers de personnes se sont massées dimanche soir le long des avenues de la capitale centrafricaine pour ovationner et accompagner l’enfant du pays à la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée conception où il a délivré son premier message de cardinal. La gendarmerie a dû encadrer son véhicule pour le faire avancer à travers la foule en transe.
Homme de paix, le nouveau cardinal envisage de se retrouver très rapidement au PK5 pour rencontrer ceux qu’il appelle « ses frères » pour qu’ensemble ils puissent faire revenir la paix dans le pays. Une visite attendue et annoncée sur le parvis de la cathédrale et qui sera mis à profit pour consoler les habitants du PK5 encore traumatisés par les violences de la semaine dernière.
Pour sa part, l’imam Omar Kobine Layama a aussi salué la promotion de son partenaire pour la paix aux pires heures de l’histoire du pays au sein d’une plate-forme œcuménique. « C’est une nomination qui honore notre pays et aussi la plate-forme religieuse qui réunit les catholiques, musulmans et protestants. Cela prouve que les efforts de la plateforme religieuse ne sont pas vains », a-t-il dit.
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