Burundi : Bras de fer avec le bureau des droits de l’homme de l’ONU

Pierre NkurunzizaPierre Nkurunziza
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Le gouvernement du Burundi dénonce la complicité du bureau du Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU dans « l’élaboration du rapport mensonger et controversé ».

Le rapport est accablant pour le pouvoir qui a décidé de « suspendre toute coopération et collaboration, dans toutes ses structures, avec ce bureau, et ce jusqu’à nouvel ordre. Le gouvernement ajoute avoir demandé au bureau onusien de désigner une équipe pour renégocier l’accord liant les deux parties, notamment « le mandat, la durée et la taille » de la structure au Burundi.

Bujumbura a non seulement déclaré persona non grata trois experts des droits de l’homme de l’ONU qui, dans leur rapport publié le 20 septembre, avaient accusé le gouvernement burundais de « violations graves » des droits de l’homme et mis en garde contre de possibles « crimes contre l’humanité, mais également interdit de territoire aux trois experts des droits de l’homme. Un nouveau défi vient d’être lancé à la communauté internationale. L’agence est sous pression depuis plusieurs jours à cause des manifestations devant ses bureaux dans la capitale, et la menace de fermeture et d’expulsion de ses cadres.

Le rapport de l’ONU sur le Burundi sorti il y a deux semaines environ est en effet accablant. Le gouvernement ne digère décidément pas. Ce rapport dénonce des centaines de cas d’exécutions extrajudiciaires, de tortures et autres disparitions forcées documentées depuis le début de la crise en avril 2015. Il pointe surtout la responsabilité du pouvoir burundais dans ces exactions qui pourraient relever de la Cour pénale internationale (CPI). Mais surtout, il est à l’origine de la décision du Conseil des droits de l’homme de l’ONU de créer une commission internationale d’enquête sur le Burundi.

Bujumbura avait annoncé, il y a quelques jours, avoir entrepris de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), ceci une semaine après l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur les violations présumées des droits de l’homme commises dans le pays depuis avril 2015. Les décisions de rompre tout lien avec le bureau du haut-commissaire ou de rendre non grata les experts de l’ONU tombent trois jours avant une séance du Conseil de sécurité sur le Burundi. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit discuter de cette crise ce jeudi, et entendre notamment un rapport de son envoyé dans le pays Jamal Benomar.

Mais, Bujumbura, qui sait pouvoir compter sur l’ami russe, ne craint pas de sanctions. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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