Les déclarations du président en exercice de l’Union africaine (UA) contrastent avec la position officielle de l’organisation. Car en 2015, un rapport d’experts juridiques commandité par l’UA avait conclu que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza était anti-constitutionnel. Le président tchadien Idriss Déby Itno qui est aussi le président en exercice de l’Union africaine a estimé que le troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza était constitutionnel. Il a également déclaré que la crise politique actuelle que traverse le Burundi est née de l’immixtion des puissances étrangères.
Au terme d’une visite officielle de trois jours en Allemagne, le président tchadien s’est montré indifférent à la face du monde pour ce qui est de la constitution du Burundi et l’accord d’Arusha signé en 2000.
La plupart des leaders de la société civile et de l’opposition se sont dits choqués et sidérés par cette prise de position de celui qu’ils qualifient de dictateur, au pouvoir plus de 25 ans sans limitation de mandat. Les propos tenus par le président tchadien ont également suscité l’ire d’une partie de l’opposition et de la société civile burundaise. Par contre, le pouvoir burundais a très bien accueilli ce soutien affiché par Idriss Déby Itno à son homologue burundais Pierre Nkurunziza.
Pendant que l’UA ne reconnait pas l’Etat de droit et le respect des principes démocratiques au Burundi, Idriss Deby comme numéro un de l’UA vient de contredire son Organisation. Selon diverses sources, cette prise de position du président en exercice de l’Union africaine aurait mis mal à l’aise certains fonctionnaires et diplomates de l’organisation panafricaine dont le siège est situé à Addis-Abeba, en Ethiopie. Car selon ces sources, l’UA continue pourtant de réclamer la tenue d’un dialogue inclusif entre les acteurs de la crise politique qui secoue le Burundi.
L’Union africaine avait en son temps dénoncé le non-respect de la Constitution et des Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation signés en 2000 et qui ont limité le nombre de mandat présidentiel à deux.
Aussi, ce n’est pas pour la première fois que l’Union africaine est confrontée à ce genre de dilemme. Ce cas de figure s’est produit à plusieurs reprises : le président en exercice de l’UA contredit la position officielle adoptée par les organes exécutifs de l’organisation panafricaine.
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