Au Cameroun, la journée de deuil national pour rendre hommage aux victimes du déraillement du train qui a fait vendredi plus de 79 morts et plus de 551 blessés, a été respectée lundi. Le bilan est encore provisoire, préviennent les autorités camerounaises, puisque les opérations de secours sont toujours en cours près d’Eseka.
Après la prière, les chants et un silence en mémoire des victimes, le recueillement a laissé la place à un peu d’amertume pour les morts de la catastrophe. La population n’a pas hésité un seul instant de demander des comptes au gouvernement et à Bolloré.
Après la journée de deuil national décrété par le président Paul Biya sur l’ensemble du territoire, les habitants d’Eseka sont toujours sous le choc. Ils attendent des informations, du gouvernement et de Camrail, et donc Bolloré.
Des explications, l’entreprise Bolloré n’en a pas donné pour l’instant. Mais le groupe français, propriétaire de la société Camrail, avait envoyé un représentant pour la cérémonie. Neuf tentes ont été réquisitionnées pour la circonstance devant la gare, les drapeaux ont été en berne.
L’absence du président Paul Biya à ce drame qui ne dit pas son nom a été diversement commentée. « Si le président ne vient pas là, le Premier ministre n’est pas là, aucun membre du gouvernement n’est là, cela nous isole quand même beaucoup », a-t-on dit avec amertume.
La messe œcuménique a été dite par des prêtres de l’Eglise catholique, des imams, des pasteurs des Eglises évangélique et presbytérienne. A tour de rôle, ils se sont succédé afin de prier pour le repos des âmes des morts, pour la santé des blessés et pour la paix, et pour implorer « Allah » et « Dieu » de ne plus soumettre le Cameroun à pareil drame.
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