Le système judiciaire en République centrafricaine doit être urgemment renforcé pour que le pays connaisse une paix durable, selon l’experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie Thérèse Keita-Bocoum.
« La recherche de la vérité et la réconciliation est également primordiale », a déclaré Mme Keita-Bocoum à la veille d’une conférence organisée le 17 novembre à Bruxelles afin des lever des fonds en soutien d’un plan national de consolidation de la paix.
« Les mesures détaillées dans le plan sont des moyens sûrs d’atteindre une paix durable dans ce pays ravagé par les conflits », a souligné l’Experte désignée par le Conseil des droits de l’homme pour suivre, rapporter et faire des recommandations sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine. « Ces mesures incluent le désarmement, la démobilisation et la réintégration des membres des groupes armés, ainsi que le retour des personnes déplacées, et la réforme du secteur de sécurité. »
Le Plan national pour la reconstruction et la consolidation de la paix a été conçu par le gouvernement de la République centrafricaine en collaboration avec les Nations Unies, l’Union européenne, et la Banque mondiale. Son succès dépend des promesses de contributions financières qui seront faites lors de la conférence.
« La conférence de Bruxelles constitue une occasion unique pour la communauté internationale d’accroître son soutien à la consolidation de la paix et la reconstruction en République centrafricaine », a déclaré Mme Keita-Bocoum.
« Sans justice, il ne peut y avoir de réconciliation durable en Centrafrique », a-t-elle ajouté. Elle a insisté pour que la Cour pénale spéciale soit opérationnelle dès 2017 et que des consultations nationales soient lancées afin de définir et permettre la mise en place de mécanismes non-juridictionnels de vérité et réconciliation.
L’Experte indépendante a noté avec satisfaction des progrès récents en République centrafricaine, mais a averti que ces gains seraient perdus si des mesures supplémentaires ne sont pas prises.
« Les progrès institutionnels de ces derniers mois, comme la ratification de sept conventions internationales des droits de l’homme et l’adoption d’une loi sur la parité, confirment la volonté des autorités centrafricaines d’avancer sur le chemin de la paix et de la reconstruction », a-t-elle souligné.
« La persistance des violations des droits de l’homme et une recrudescence de la violence depuis septembre montrent cependant combien il est crucial de soutenir les efforts de la population et du Gouvernement centrafricain en faveur des droits de l’homme et du développement », a-t-elle noté.
Mme Keita-Bocoum a en particulier fait référence aux violences dans le quartier de PK5 à Bangui, à Kaga Bnadoro et dans la Haute Kotto parmi les récents incidents étant une source de préoccupation.
Malgré des progrès et des élections réussies, la République centrafricaine est restée en proie à l’instabilité et à des troubles sporadiques depuis qu’une guerre civile a éclaté en 2013. Plus de 13 000 casques bleus sont actuellement déployés à travers le pays dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA).
Mme Keita-Bocoum participera à la conférence des donateurs organisée conjointement par l’Union européenne, le gouvernement de la République centrafricaine, les Nations Unies, et la Banque mondiale afin de renforcer le soutien politique et financier aux efforts déployés pour la paix, la sécurité, la réconciliation et la reconstruction en Centrafrique.
Be the first to comment on "Pour connaitre la paix, la Centrafrique doit renforcer son système judiciaire"