Le groupe français Bolloré est accusé de pratiquer des prix prohibitifs dans l’import des marchandises à l’origine de cette situation.
«On n’en peut plus, la vie est devenue extrêmement chère au Gabon». «Trop c’est trop, tout a augmenté sur le marché». «On ne parvient plus à manger à notre faim. Le prix des produits de première nécessite ne cesse de prendre du volume chaque jour». Ces cris d’orfraie sont poussés par des ménagères dans les rues de Libreville pour décrier la vie chère qui ne cesse de prendre des allures inquiétantes au Gabon.
Mireille M., femme au foyer, dit avoir de la peine à nourrir une famille de cinq personnes avec une ration alimentaire de 120 000 FCFA le mois. Comme elle, Evelyne O., dit recourir régulièrement au découvert permanent auprès de sa banque pour pouvoir nourrir les siens. Adèle F., enseignante, dit s’en sortir grâce à l’appui de son mari qui doit faire d’autres petits boulots pour sortir la tête de l’eau.
Sur les étals, ça flambe. Les prix varient d’une boutique à une autre, d’une surface à une autre. Le kilogramme de riz varie entre 650 et 800 FCFA, selon l’espace. La baguette de pain de 125 FCFA quant à elle a diminué de volume et de taille.
Cette hausse des prix n’épargne non plus les marchés de vivres. Tout est devenu cher avec une baisse de la quantité du produit. Par le passé, les quatre fruits de tomate qui coûtaient 300 FCFA s’arrachent désormais à 500 F. Le poisson fumé est devenu bien rare et lorsqu’on en trouve, il faut débourser 1 000 FCFA pour deux poissons, voir un.
A travers le pays, des voix s’élèvent pour dénoncer le groupe Bolloré Africa Logistics d’être à l’origine de cette situation peu enviable. Consommateurs, associations et observateurs avertis accusent le groupe français, détenteur du monopole au port d’Owendo, de pratiquer des prix prohibitifs dans l’import des marchandises. Ce qui entraine un surcoût dans la chaîne de distribution. Au grand dam du panier de la ménagère gabonaise.
Il y a quelques années, un groupe d’associations ont attaqué le groupe Bolloré devant l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) pour dénoncer les coûts assez élevés de ses prestations.
«Le groupe Bolloré a mis en place un réseau d’entreprises qui lui permettent de bénéficier d’un monopole sur l’exploitation des ports du Gabon […] Mais, malheureusement, les activités de la multinationale sont aux antipodes des principes directeurs de l’OCDE quant à la gouvernance des entreprises, en matière de concurrence», ont-elles écrit.
Cette situation «a une incidence néfaste sur les populations gabonaises, en ce qu’elles s’appauvrissent, pendant que le Groupe Bolloré voit ses bénéfices croître», déploraient-elles.
D’autres contentieux et des mouvements sociaux sont en vue si Bolloré ne revoyait pas à la baisse ses pratiques. Avec la crise économique qui frappe le Gabon de plein fouet, Bolloré pense-t-il aux gabonais ? Si le groupe ne prend pas des dispositions, on tend vers un bras de fer entre les populations, les ONGS d’un côté et de l’autre Bolloré. Qui vivra verra.
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