Des arrestations arbitraires! C’est en tout cas ce que pense une frange de l’opposition. Elle s’est indignée publiquement de l’arrestation de plusieurs hauts cadres de l’administration dont d’anciens ministres. La pression monte au Gabon après l’arrestation de plusieurs fonctionnaires de haut rang dont un conseiller spécial du Chef de l’Etat.
On pouvait lire sur de nombreux tweets de dignitaires de l’opposition leur indignation suite à l’arrestation de hauts cadres de l’administration gabonaise soupçonnés de corruption et détournement de fonds publics. Une vague d’arrestation a eu lieu cette semaine. Elle concerne 12 anciens dirigeants de la Poste Banque en faillite. Et l’un des conseillers spéciaux du président de la république gabonaise. D’autres vont suivre.
Magloire Ngambia et Blaise Wada, le Coordonnateur de l’UCET, en charge des travaux d’aménagements des bassins versants sont soupçonnés de détournements de fonds publics. Ils auraient touché de l’argent notamment dans la construction de plusieurs ponts avec la société italienne SERICOM.
Le gouvernement gabonais est actuellement en procès avec la société italienne de Monsieur SANTULLO qui réclame plusieurs milliards de francs CFA d’impayés. Il semblerait que les soupçons de corruption et de surfacturation sur l’attribution de ces marchés soient à la base de l’enquête qui a été ouverte et qui a entraîné le déferrement de l’ancien ministre.
Alfred MABIKA, l’ancien PDG de la Poste en fuite…
Sur un autre volet, on apprend que l’ancien Président Directeur Général de la Poste, Alfred Mabika Mouyama, est actuellement en fuite. L’arrestation de 12 de ses collaborateurs en début de semaine laisse craindre le pire pour tous ceux qui ont participé de près ou de loin à siffonner les caisses de la Poste.
Selon nos sources, des hauts cadres du ministère du budget et du trésor public sont actuellement entendus par la DGR. D’anciens responsables de ces administrations ont aussi été convoqués.
Un ministre démis de ses fonctions…
Enfin, le premier ministre a procédé mardi à un remaniement ministériel: le ministre du pétrole, Etienne NGOUBOU, a été remercié et remplacé. Il est cité lui aussi dans une affaire de détournement de fonds publics. Lors de son départ du ministère du pétrole, Etienne Ngoubou a été copieusement hué par ses anciens collaborateurs.
Une chasse aux sorcières est lancée
L’administration gabonaise est sous pression. Nombreux sont ceux qui craignent désormais de devoir répondre de leurs actes. Le secteur de l’habitat ne sera bien évidemment par épargné: SNLS, SNI, etc. Au grand bonheur d’une partie des gabonais.
« C’est une bonne chose, mais nous attendons de voir si ils vont aller jusqu’au bout! J’espère que ce n’est pas une opération de communication seulement » témoigne Jean, vendeur de journaux aux charbonnages.
Les gabonais sont donc impatients de voir la justice s’en prendre aux bandits au col blanc. Et que les ministres rendent des comptes. Notamment tous ceux qui ont géré de gros budgets lors du premier septennat sans délivrer de résultats.
D’autres avouent ne pas comprendre pourquoi avoir lancé cette opération aussi tard. Surtout à la veille de la CAN qui doit avoir lieu samedi à Libreville.