Durant cette période, les commerçantes éprouvent des difficultés de transport de leurs marchandises des zones rurales à la ville à cause du mauvais état des routes.
Appelée à rentrer dans les fins fonds des localités villageoises pour acheter et transporter des vivres et venir les revendre dans les villes, les commerçantes communément appelées bayam Sellam éprouvent actuellement de nombreuses difficultés. La raison en est que la reprise des pluies depuis quelques mois ne permet pas une circulation sereine des véhicules de transport des marchandises à cause de l’état piteux des routes.
Madame V. Pewou A. 53 ans bayam Sellam qui achète ses vivres dans les localités Sangmelima-Olounou-Djoum dans le Sud pour les revendre au marché Mvog-Mbi évoque le calvaire. « Avec le retour des pluies, il nous est difficile d’approvisionner les marchés des grandes villes. Le mauvais état des routes a causé la hausse des coûts des transports ». A cela, il faut ajouter les manques à gagner.
C’est ce que relève d’ailleurs madame G. Ada Bayam Sellam approvisionnant les marchés de Libreville au Gabon. Cette maman de 4 enfants âgés de 63 ans accuse de nombreux manque à gagner suite à l’état des routes reliant les localités du sud pour le Gabon.
« A cause des pluies, nous avons d’énormes pertes. Lorsqu’un camion est coincé sur place, certaines denrées, périssables comme les bananes douces, les plantains, et certains fruits se décomposent vite. Du coup on ne parvient pas à faire des bénéficies et même notre capital est menacé ».
Si les pertes, sont énormes, beaucoup de bayam Sellam relèvent aussi les caprices de certains conducteurs. Ces derniers même lorsque le prix est mis, refusent d’arriver dans ces zones rurales où le sous développement est encore notoire. Ces derniers évoquent des raisons de sécurité, mais aussi redoutent des pannes.
Monsieur J. Atangana, conducteur de camion âgé de 34 ans faisant la ligne Doume-Doumaintang- Nguelemendouka à l’Est, souligne la difficulté qu’il éprouve. « Le tout n’est pas une question d’argent, nous craignons aussi pour notre sécurité. En ce temps il la circulation est difficile, nous ne pouvons pas trop courir des risques. Aussi lorsque vous tombez en panne dans une brousse, et que vous devez vous rendre dans une ville vous approvisionner en pièce de rechange, il n’est toujours pas facile de trouver un moyen de transport rapide comme la moto. De plus il y a de forte chance qu’à votre retour vous tombez sur des cas de vol, d’agression».
Un autre conducteur M. James 43 ans, exploitant l’axe Dschang-Fontem-Bakebe dans la région de l’Ouest, estime que ces routes abiment rapidement les véhicules «bien que nous ayons des véhicules adaptés, l’état de ces routes contribue à les abimer rapidement. Par conséquent nous devons aussi faire attention, c’est notre gagne-pain».
En dehors de ces exemples cités haut, beaucoup de commerçants exploitant les routes restent exposées à plusieurs risques. Si la pluie en elle-même est un atout en ce sens qu’elle rend la terre fertile, les bayam Sellam demandent une seule chose au gouvernement c’est d’améliorer tout l’état des routes notamment celles en zones rurales.
Cependant ces braves femmes face à ces intempéries et dangers de toutes sortes restent déterminées à remplir leur mission à savoir nourrir les populations.
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