Le projet de loi de finances 2018 adopté définitivement jeudi à Libreville par les sénateurs privilégie le règlement de la dette intérieure, tout en faisant place à la dette extérieure qui était prioritaire dans la loi de finances 2017. C’est le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics qui a fait cette révélation à la presse.
Pour Jean-Fidèle Otandault, puisque c’est de lui qu’il s’agit, l’accent sera mis en 2018 au remboursement de la dette intérieure qui consistera à payer de l’argent dû aux entreprises, en conformité aux prescriptions du plan de relance économique (PRE) initié par le gouvernement, aux orientations du Fonds monétaire international (FMI) et du dernier séminaire gouvernemental.
Au cours d’une conférence de presse animée à son cabinet, il a fait savoir que la loi de finances 2018 prévoit au total le remboursement de la dette composée des charges de financement et de trésorerie à hauteur de 656 milliards de francs CFA. Avec comme amortissement 445 milliards de francs CFA de capital de dette dont 226 milliards pour la dette intérieures et 178 milliards pour la dette extérieure.
En termes de comparaison, Jean-Fidèle Otandault a fait observer que la dette intérieure en capital était de 117 milliards de francs CFA en 2017 et 266 milliards en 2018. « Un accent a été mis à la dette extérieure l’année dernière à cause des appuis budgétaires notamment aux conditionnalités qui ont été signées avec le FMI », a-t-il déclaré, ajoutant que l’accent est mis à la dette intérieure dans la loi de finances 2018.
Interrogé sur la poursuite de l’audit de la dette vu qu’il a été prouvé alors qu’il était encore directeur général du contrôle financier, le ministre d’Etat reste d’avis qu’une grande partie de la dette intérieure est « fausse » à hauteur de 650 milliards. Il envisage de mettre en place une commission avec le patronat afin de contrôler tous les chantiers pour savoir qui a investi quoi sur le chantier.
Le caractère faux de la dette intérieure s’explique, selon le ministre d’Etat en charge du Budget et des comptes publics, par le manque d’objectivité et la malhonnêteté des opérateurs économiques qui continuent à réclamer de l’argent à l’Etat alors que leurs dossiers avaient déjà été statués et rejetés lors des différentes rencontres du « Club de Libreville ». Cette situation avait même entraîné une guerre de chiffres entre le gouvernement et le patronat.
Par ailleurs, il a rappelé que le 25 Septembre 2017, un nouveau pas vers la validation du montant réel de la dette due aux entreprises locales gabonaises avait été franchi. Le gouvernement avait décidé, au cours d’une rencontre stratégique avec la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), de mettre en place une cellule de gestion pour évaluer et par la suite valider un plan de l’épuration du paiement de la dette intérieure sur les trois prochaines années, une nécessité pour un Plan de Relance Economique efficient.
A ce jour, sur les 350 milliards de francs CFA prévus au titre de l’exercice 2017, seuls 200 milliards de francs CFA ont été payés. Plusieurs entreprises membres de la CPG ont bénéficié d’un règlement de 94 milliards de FCFA prévus dans l’année budgétaire en cours.
Il faut rappeler que le gouvernement s’était engagé sur la période 2017 à 2020, à payer près 1300 milliards de FCFA au titre de remboursement de la dette intérieure.