Madame Denise d’Erneville est une femme sénégalaise engagée qui pose des actes pour la promotion de l’enseignement supérieur.
Disponible, elle a accordé un entretien à Africtelegraph pour se prononcer sur le système de l’enseignement supérieur au Sénégal et en Afrique. L’entretien s’est déroulé dans la salle de conférence de l’institut, sur la corniche. Elle interpelle le régime de Macky Sall qui, dit-elle, est composé de gens incompétents. En outre, elle invite les africains à balayer d’abord leur propre porte en appliquant la rigueur.
Africtelegraph : Parlez-nous d’abord de votre institut ?
Denise D’Erneville : On travaille comme tout institut bien organisé qui a eu à faire ses preuves sur le terrain dans la formation professionnelle d’abord et l’enseignement supérieur par la suite. Depuis 1995, nous faisons partie des huit premiers établissements à délivrer des diplômes de l’enseignement supérieur. En 2013, nous avons reçu notre agrément.
Africtelegraph : Etes-vous vraiment satisfaite ?
Denise d’Erneville : Quelqu’un peut-il dire qu’il est satisfait quelque soit le domaine. Il y a toujours quelque chose qui reste parce que rien n’est parfait dans ce monde. Evidemment, pas satisfaite dans la manière où l’on oriente les étudiants dans nos établissements.
Africtelegraph : Qu’est ce qui vous fait mal dans tout cela ?
Denise d’Erneville : Je préfère surtout dénoncer, ce qui est injuste et non équitable. Pourtant, on a longtemps tiré sur la sonnette d’alarme. Il y a eu des échanges de mails avec la tutelle, notamment la direction de l’établissement supérieur. J’ai envoyé à partir de ma boîte personnelle. Tout dernièrement, ce département a un nouveau directeur. Mais, un Etat est une continuité.
Africtelegraph : Avez-vous reçu une réponse ?
Denise d’Erneville : Aucune réponse. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on refuse d’écouter l’autre.
Africtelegraph : Avez-vous cherché à rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur ?
Denise d’Erneville : Combien de fois
Africtelegraph : Entre le dirigeant et le système, où se situe le problème ?
Denise d’Erneville : Ce sont les responsables qui se comportent ainsi et le Ministre est décideur. Il y a un malaise dans le privé. Les responsables n’ont pas fini de régler les problèmes universitaires, ils viennent encore pour désorganiser notre système dans le privé. Est-ce que l’Etat a les ambitions de donner à tous les sénégalais une bourse. Ce n’est pas possible. Il y a des étudiants bacheliers qui n’ont jamais franchi l’Université.
Africtelegraph : Vous parlez d’un malaise. Est-ce à dire que le système de l’Enseignement supérieur est menacé ?
Denise d’Erneville : Le secteur de l’Enseignement supérieur est exposé à des lendemains incertains. L’effort réalisé quotidiennement par de véritables patriotes au service de l’éducation et de la formation est à soutenir, saluer et encourager quand on sait que la place très importante du secteur privé dans l’Enseignement supérieur est indéniable. Face à cette situation, nous serions tentés de penser qu’au Sénégal, l’initiative privée est victime d’une forme de marginalisation qui l’empêche de prendre son envol. A l’horizon se profilent dangereusement des lendemains incertains pour le secteur privé de l’Enseignement supérieur qui a reçu du plomb dans les ailes.
Africtelegraph : Pourquoi vous avancez ses idées ?
Denise d’Erneville : C’est parce que de nombreux Etablissements privés d’Enseignement supérieur ayant fait les frais d’un long et mauvais casting pour la répartition et l’orientation de nouveaux bacheliers risque de voir leurs structures disparaître, si aucune mesure n’est prise à temps. Que de temps de travail perdu pour rien ou pour une alchimie douteuse profitable à certains privilégiés, mais néfastes à nous autres qui sommes menacés de sombrer dans les abysses des difficultés financière malgré tous les efforts et sacrifices.
Africtelegraph : Que voulez-vous dire exactement ?
Denise d’Erneville : L’Etat ne respecte pas les termes du contrat qui nous lie et dans lequel il est prompt à donner des coups de canif. Les Etablissements privés du Sénégal souffrent du non respect par les services de notre ministère de tutelle des conditions de paiement des sommes qui nous sont dues depuis plusieurs mois sur une longue période d’attente.
Africtelegraph : L’Etat vous doit combien ?
Denise d’Erneville : A peu prés 76 millions.
Africtelegraph : Est-il possible de corriger ?
Denise D’Erneville : Bien sûr. Peut-être que les autorités savent mieux que nous. Mais, nous continuerons à dénoncer afin que ses autorités rectifient le tir avant qu’il ne soit tard.
Africtelegraph : Lenteur administrative ou incompétence ?
Denise d’Erneville : Je ne saurais vous dire. Mais, le Président Macky Sall. Car, il est le premier informé.
Africtelegraph : Où va l’argent du budget de votre département voté souvent l’Assemblée Nationale ?
Denise d’Erneville : Ah ! Voilà la question. Ils dépensent souvent des milliards. C’est le moment où jamais d’assainir le secteur.
Africtelegraph : Et votre prochain plan d’action ?
Denise d’Erneville : (Sourire) Je ne vais pas vous dire ma prochaine stratégie.
Africtelegraph : Comment voyez-vous le système éducatif africain ?
Denise d’Erneville : Que ce soit en Malaisie ou tout autre pays, les africains doivent commencer à balayer leur propre porte. IL faut aussi de la rigueur.
Africtelegraph : Etes-vous une femme ouverte ou trop dure ?
Denise d’Erneville : A vous de juger
Africtelegraph : Qu’est-ce vous détestez le plus ?
Denise d’Erneville : Le mensonge ou l’hypocrisie.
Africtelegraph : Merci
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