La dispersion de la manifestation le 21 janvier à Kinshasa par la police a entraîné des morts et des blessés.
Six morts et 49 blessés, tel est le bilan provisoire, selon la Monusco, de la répression de la marche pacifique anti-Kabila organisée dimanche à Kinshasa. Il y a quelques jours, le collectif des laïcs catholiques autour duquel est réuni une bonne tranche de la population congolaise et des leaders de l’opposition avait annoncé qu’il allait effectuer une marche pacifique dans tout le pays.
Cette manifestation avait d’ailleurs le soutien de l’ONU qui à travers la Monusco a déployé dans tout le pays des observateurs. L’objectif de la marche pacifique était d’inviter le président Joseph Kabila à renoncer à la prochaine présidentielle et même à quitter le pouvoir immédiatement.
Seulement, les autorités avaient interdit cette manifestation à l’avance. Mais, les manifestants ont bravé cette interdiction. Malgré l’aspect pacifique de cette marche, elle a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. La dispersion au gaz lacrymogène n’a pas empêché la police de tirer à balle réelle sur la foule.
A en croire le porte-parole de la police congolaise, seulement deux personnes ont perdu la vie à Kinshasa et neuf policiers ont été grièvement blessés. Des personnes tuées, le patron de la police congolaise affirme que l’une d’entre elle a été victime d’un tir à bout portant d’un policier. Le policier en question, d’après la présidence, a été immédiatement mis aux arrêts et déferré devant la justice.
La police a par ailleurs procédé à une centaine d’interpellations. Les personnes arrêtées, soit 145 au total, auraient tenté de pénétrer à la résidence du Ministre de l’Aménagement du territoire, Félix Kabange Numbi. Dans la commune de Kitambo à Kinshasa, on apprend qu’une jeune fille a trouvé la mort de suites de tir de rafale devant l’église Saint François de Salles.
En dehors de Kinshasa, 24 membres du collectif citoyen de Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellées à Beni dans le Nord-Kivu. Par ailleurs, le couvre-feu a été instauré à Mbuji Mayi au Kasaï. A kisangani au Nord-Est du pays, 11 personnes ont été blessées au cours des affrontements opposant les forces de l’ordre aux Jeunes.
Il faut rappeler que les marches en RDC ce dernier temps sont strictement interdites et sévèrement punies. La dernière date du 31 décembre où les membres du même collectif des laïcs catholique avaient été copieusement bastonnés par la police. Malgré les pertes en vie humaines, les Congolais restent déterminés à chasser Kabila du pouvoir.