Le successeur du président Alpha Condé à la tête de l’organisation continentale a décidé le 28 janvier d’instaurer une taxe de 0,2% sur les importations de certains produits afin de garantir à l’union africaine un autofinancement.
Le traditionnel sommet de l’Union Africaine qui se tient en ce moment connaîtra de nombreuses mutations parmi lesquelles l’alternance à sa tête. Ainsi, le président Guinéen Alpha Condé passe le témoin à son homologue Rwandais Paul Kagamé pour un mandat d’un an.
Le président Kagamé a déjà fait part de ses intentions à ses paires. Le chef de l’État rwandais entend apporter de nombreuses réformes au sein de l’organisation continentale africaine. Il s’agit notamment de la mise sur pied d’une taxe de 0,2% sur certains produits importés en Afrique. Ceci, pour garantir à l’Union Africaine un autofinancement. Bien plus, Paul Kagamé veut accélérer la mise en place d’un marché commun parce que pour lui, les enjeux en Afrique sont cruciaux.
Seulement, la décision de mettre en œuvre cette taxe de 0,2% sur certains produits importés sur le continent ne fait pas l’unanimité auprès des autres chefs d’État, bien qu’une vingtaine d’entre eux ont déjà adopté la mesure du président Rwandais. Mais d’autres pensent que la décision est prise de manière unilatérale et non concertée. Par conséquent, dénoncent l’attitude autoritaire du président Kagamé. Ses paires affirment qu’il veut diriger l’Union Africaine de manière autoritaire comme c’est le cas dans son pays qui s’est beaucoup développé ces derniers temps.
Néanmoins, le président sortant, Alpha Condé, s’est félicité de l’adhésion de ces pays à cette mesure et encourage davantage les autres pays en voie d’adoption. Mais quelques pays comme l’Égypte et l’Afrique du Sud restent préoccupés par cette taxe parce que leur économie est tournée vers l’extérieur.
Par ailleurs, le président Kagamé entend accélérer la mise en place d’un marché commun en Afrique. Pour le numéro un rwandais, un marché commun est important parce que les perspectives africaines ne sont pas totalement rassurantes. Et le président de la commission de l’Union Africaine de soutenir Paul Kagamé en expliquant que le taux de croissance moins élevé des pays africains s’explique, non seulement par la faible diversification des économies africaines, mais aussi par l’insuffisance en matière de gouvernance et l’absence d’inclusivité sociale.
Même au niveau du marché commun, quelques dirigeants comme le président nigérien Mohammadou Issoufou ont montré les limites de la zone de libre échange continentale en indiquant qu’elle ne résout pas tout et qu’il est important de poursuivre parallèlement des programmes d’industrialisation de l’Afrique. Rappelons que concernant le financement de l’Union Africaine, l’essentiel des fonds viennent des pays occidentaux. Une telle taxe garantirait à coup sûr une autonomie financière certaine à l’Union Africaine.