Une mutilation génitale est une modification permanente et importante des organes génitaux humains. Michaëlle Jean la qualifie de crime.
Le terme de mutilation sexuelle est aujourd’hui adopté de préférence à celui de mutilation génitale tant par les organismes internationaux que par l’Académie nationale de médecine. Pour la Secrétaire générale de la francophonie, elle est devenue un crime.
« Le silence sur ces violences infligées aux filles, aux femmes, et qui portent si cruellement atteinte à leur intégrité physique et psychologique, à leur santé et à leurs droits les plus fondamentaux, est aussi criminel que ces pratiques elles-mêmes », a déclaré Michaëlle Jean. Pour elle, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui a contribué, aux côtés des Nations unies, à l’énoncé et l’adoption en 2015 des objectifs de développement durable, rappelle l’objectif 5 et la cible 5.3 qui visent l’élimination de toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et à mettre un terme aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030.
Selon ses explications, « ces formes extrêmes de discrimination à l’égard des filles et des femmes sont outrageantes et leurs conséquences des plus graves ». Quand bien même, elle a fait comprendre qu’il ne faut pas attendre 2030. Parce que, dit-elle, les résolutions et les appels s’additionnent, mais c’est maintenant et chaque jour qu’il faut agir, légiférer, sévir, éduquer et sensibiliser.
Dans plusieurs pays, y compris de l’espace francophone, la secrétaire générale de la francophonie a fait constater un laxisme qui,d’après elle, fait encore des centaines de milliers de victimes d’une année à l’autre. La mutilation génitale féminine existe depuis des siècles à titre de rituel destiné à préparer les jeunes filles à la vie de femme. Elle est généralement pratiquée sur des petites filles entre 4 et 8 ans.
La MGF est une pratique courante dans certains milieux islamiques traditionnels, bien que des experts des questions religieuses aient fait remarquer qu’elle n’est pas prescrite par le Coran. S’il est vrai que cette coutume est surtout répandue dans certains pays d’Afrique, de la Péninsule arabe, d’Asie et d’Amérique du Sud, les migrations mondiales l’ont amenée jusqu’au Canada.
A ce niveau, la secrétaire générale de la francophonie a reconnu que, « des nombreuses organisations de la société civile, ces femmes, ces hommes, et ces jeunes font un travail de terrain exceptionnel, par le dialogue social, au plus près des communautés ».
La MGF vise essentiellement à freiner les pulsions sexuelles des femmes, à préserver la virginité des jeunes filles jusqu’au mariage et à les rendre plus désirables comme épouses. La mutilation génitale féminine est souvent qualifiée de « circoncision féminine », ce qui donne à penser que le procédé est comparable à la circoncision masculine.
Cependant, la mutilation génitale féminine consiste en une excision beaucoup plus importante et entraîne un traumatisme beaucoup plus grave, vu qu’elle consiste littéralement à faire l’ablation d’organes sexuels.
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