Dakar abrite du 1er au 4 juin 2018, la réunion des hauts fonctionnaires et des Ministres en charge du Commerce, des États membres de l’Union Africaine.
D’ailleurs, la Commission de l’Union Africaine se réunit présentement dans la capitale sénégalaise, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de travail adopté par la 5ème réunion, tenue à Kigali, en mars 2018.
En effet, les négociations relatives à la mise en place de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, ont abouti à la signature, le 21 mars 2018, de l’accord portant création de la ZLECAf, par 44 pays sur les 55 que compte l’Union Africaine.
Le Sénégal fait parti des signataires de cet accord qui doit être ratifié par tous les pays. A ce jour, moins de cinq pays l’ont déjà ratifié.
Pour rappel, l’Accord de Libre-Echange Continental (ALEC) est une initiative phare de l’Afrique, qui vise à faire évoluer avec urgence, le programme séculaire d’intégration régionale et de développement du Continent.
L’ALEC représente une opportunité importante pour aborder les vulnérabilités des économies africaines dans l’ordre économique mondiale, qui se sont manifestées et renforcées par les déséquilibres à l’OMC et dans les accords bilatéraux et multilatéraux sur le commerce.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) s’étendra sur un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans l’ensemble des 55 États membres de l’Union africaine.
Du point de vue du nombre des pays participants, elle sera la plus grande zone de libre-échange du monde depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
La ZLECAf est également un marché très dynamique. Selon les projections, l’Afrique comptera 2,5 milliards de personnes à l’horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler et verra son économie croître deux fois plus rapidement que celle des pays développés.
Avec des tarifs moyens de 6,1 %, les entreprises sont actuellement confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu’elles exportent en Afrique plutôt qu’en dehors du continent. La ZLECAf éliminera progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes du marché africain en pleine croissance et de profiter des avantages offerts par ce dernier.
L’intégration du continent en une zone d’échanges commerciaux uniques, offre de grandes possibilités aux entreprises commerciales et aux consommateurs dans toute l’Afrique et permet d’assurer un développement durable dans la région la moins avancée du monde.
La Commission Économique pour l’Afrique (CEA) estime que la ZLECAf pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3% en éliminant les droits de douane à l’importation et le doubler, si les obstacles non tarifaires sont également réduits.