« Nos pays respectifs dépendent très fortement de l’agriculture dont le socle repose grandement sur les ressources forestières ». C’est ce qu’a déclaré, jeudi 26 juillet 2018 au Sénégal, Monsieur Mame Thierno Dieng.
Le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable s’est prononcé à l’atelier régional de présentation de l’étude de cas sur la problématique de la gestion des forêts transfrontalières entre la Gambie, la Guinée Bissau et le Sénégal.
Un honneur et un réel plaisir pour tous les participants à cet atelier, dans le cadre de la présentation des résultats de l’étude de cas de la problématique de gestion des forêts transfrontalières entre la Gambie, la Guinée Bissau et le Sénégal. A toutes et à tous, le ministre sénégalais leur a souhaité la bienvenue.
Plus particulièrement à ses collègues ministres de la Gambie et de la Guinée Bissau, il a exprimé ses sentiments de gratitude d’avoir bien voulu répondre à leur invitation. « Votre présence traduit fort bien l’importance que nos chefs d’Etat attachent à la gestion concertée des forêts transfrontalières. Nos pays respectifs dépendent très fortement de l’agriculture dont le socle repose grandement sur les ressources forestières. En outre, l’approvisionnement des populations en combustibles ligneux occupe une place déterminante parmi les multiples fonctions que ces ressources remplissent », dit-il.
Prenant le cas du Sénégal, le ministre sénégalais de l’environnement se dit presque sûr que la situation en Gambie et en Guinée Bissau est comparable, le bois énergie représente plus de la moitié de la consommation finale d’énergie. « La demande en énergie de cuisson constitue ainsi, un poids important sur les ressources forestières nationales. Conscient de l’importance de ce facteur de dégradation, le gouvernement du Sénégal, appuyé par la Banque mondiale, les Pays-Bas et le Fonds mondial pour l’Environnement a mis en œuvre le PROGEDE 1 depuis 1998 pour satisfaire les besoins des populations en combustibles de cuisson tout en préservant les écosystèmes forestiers », ajoute t-il dans ses propos.
Dans la consolidation des résultats du PROGEDE 1, le PROGEDE2 a été financé toujours par la Banque mondiale, le Fonds Nordique de Développement et le Gouvernement du Sénégal. « Ce projet nous a permis d’avoir des acquis solides dans l’évaluation, la cartographie et l’aménagement des forêts. En plus du système mis en place pour assurer une gestion durable des forêts, les populations rurales sont désormais impliquées dans la gestion des ressources de leurs terroirs et les revenus directs générés sont estimés à 27 milliards entre 2010 et 2018. Ceci a produit un impact positif réel sur leurs conditions de vie, notamment dans les domaines de la santé, de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de l’habitat, bref du développement local tient-il à expliquer de manière claire. Aussi, il demande un élan de solidarité entre ces pays de la sous-région pour venir à bout de l’exploitation frauduleuse et du commerce illégal de bois entre nos pays ».
Selon lui, il est évident que seuls cette exploitation et ce commerce illégal expliquent les exportations importantes et sans précédent de nos ressources forestières nationales pour satisfaire une demande en bois sans cesse croissante en Asie. Il a aussi invité leur partenaire la Banque mondiale, le consultant et l’ensemble des participants à une réflexion approfondie sur l’impact positif de la rationalisation de l’exploitation des ressources forestières.
« La concertation dans la gestion, l’harmonisation de nos politiques et stratégies, l’implication de nos populations constituent pour nous des impératifs sans lesquels, les efforts individuels des pays risquent d’être annihilés », a-t-il soutenu. C’est dans ce cadre qu’il salue la décision de la République sœur de Gambie qui a pris récemment la décision d’interdire l’exportation du bois à partir de son territoire.
Il s’inscrit étroitement dans le cadre de coopération déjà définie entre ces pays, notamment le protocole signé entre la République de Gambie et le Sénégal pour la gestion durables des ressources forestières et fauniques, argumente t-il.
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