Le Chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a donné sa première interview depuis un an. Sa santé, ses ambitions pour le Gabon et sa nouvelle vision l’ont meublée.
C’est dans l’Union, le quotidien national, que le Président de la République gabonaise a donné sa première interview depuis un an.
Son malaise du 24 octobre 2018 est revenu sur le tapis. Mais le Chef de l’Etat assure que le pire est passé. « Je me sens bien. Et de mieux en mieux chaque jour (…). Quand vous avez traversé pareille épreuve, vous prenez conscience de beaucoup de choses. Aujourd’hui, je suis plus que jamais déterminé à rendre à mon pays ce qu’il m’a donné (…) J’irai jusqu’au bout de ma mission ».
Cela fait 10 ans que Ali Bongo est au pouvoir. C’est l’heure du bilan. Des acquis ont été engrangés dans plusieurs domaines. « 75 % du réseau routier construit au Gabon depuis 40 ans l’a été ces dix dernières années« , a-t-il rappelé.
Mais le Chef de l’Etat reste sur sa faim. « Nous avons conduit ensemble des réformes majeures sur le plan économique, social et environnemental. Mais je ne me satisfais pas de ce bilan. Je suis conscient à la fois des difficultés qui continuent de peser sur la vie de nos concitoyens et du chemin qui nous reste à parcourir », dit-il.
La croissance, ça ne se mange pas !
Ali Bongo Ondimba
Un constat qui l’amène à prendre des résolutions. « Aujourd’hui, je voudrais que les réformes mises en œuvre passent à un niveau supérieur, et que les Gabonais en ressentent concrètement les effets dans leur vie quotidienne. La croissance, c’est bien. Mais la croissance, ça ne se mange pas ! », décrit-il.
Les ambitions de Ali Bongo Ondimba ont été affichées dans cette interview. Les projections et les prévisions sont désormais connues. « Durant les quatre prochaines années, le rythme des réformes sera accéléré. (…) Ce qui compte, et tous les membres du gouvernement l’ont compris, ce ne sont pas les paroles et les effets d’annonce, ce sont les actions et les résultats. (…). Dans dix ans, le Gabon doit être dans les cinq pays moteurs en Afrique ».
Et pour y parvenir, Ali Bongo Ondimba compte réunir comme ingrédients, l’atteinte de l’objectif de plein emploi, la priorisation de la formation, le développement de l’agriculture, l’encouragement de la consommation des produits locaux, l’exploitation exponentielle des richesses du sous-sol, la consolidation du système de santé et de protection sociale et la mise à profit de l’économie verte.
Mais pas seulement. Le président gabonais ne veut surtout pas reproduire les tares du passé. « Des erreurs ont été commises par le passé. Elles ne sauraient être renouvelées à l’avenir. Nous avons changé d’époque. La méthode n’est plus la même. L’ambition aussi a changé. (…) Avec le temps, mon niveau d’exigence à l’égard des membres du gouvernement a augmenté alors que mon degré de patience, lui, a diminué. », a-t-il tranché.
Le décor est donc planté.