En guise de dédommagement pour de supposés impayés dans l’Affaire Santullo, le Gabon avait remporté le 19 novembre 2019, une première manche devant la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris en n’étant condamné à n’indemniser qu’à hauteur de 90 milliards de F CFA (137 millions d’euros) l’entreprise de BTP suisse Santullo qui en réclamait près du quadruple, soit 328 milliards de francs CFA.
Ce détail tranchant de l’un des avocats du Gabon: « Hors de question de payer le moindre centime de francs CFA. C’est une question de principe. Le vice ne saurait être récompensé ».
Les autorités gabonaises qui accusent Santullo d’avoir obtenu les contrats litigieux en recourant à de la corruption et à du blanchiment de capitaux en Suisse ont donc déposé plainte à Genève. En septembre, le parquet fédéral helvétique a transmis à Libreville une demande d’entraide judiciaire. Les autorités gabonaises s’apprêtent à transmettre leurs pièces à leurs homologues suisses.
Le Gabon qui a longtemps été taxé de pays où la corruption est forte semble déterminé à se défaire cette étiquette . Le président Ali Bongo a dénoncé le 8 juin dernier, le phénomène comme une gangrène à éradiquer. Début novembre, les autorités gabonaises ont lancé une vaste opération anti-corruption. Une vingtaine d’ex-hauts responsables publics (ministres, directeurs généraux d’administration ou d’entreprise publique, haut-fonctionnaires) ont depuis été interpellés. Certains sont en garde à vue, d’autres placés sous mandat de dépôt.
Be the first to comment on "Lutte contre la corruption au Gabon: Libreville fait appel dans le volet commercial de l’Affaire Santullo"