En 2014, la baisse substantielle des prix du pétrole a notamment eu pour conséquence, une dégradation du cadre macroéconomique aussi bien au Gabon que dans l’ensemble des pays de la zone de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEMAC). Il ressort que la croissance économique, le solde budgétaire et la couverture extérieure de notre monnaie sont en forte amélioration, suite aux réformes initiées par les Etats de la zone en général et le Gabon en particulier.
La croissance économique du Gabon s’est améliorée et se situe au-dessus de la moyenne de la CEMAC en 2019. Après avoir observé un ralentissement de son activité économique pendant plus de quatre (4) années, l’économie gabonaise a en effet renoué avec un rythme de croissance en hausse en 2019 (+3,4% contre +0,8% en 2018). Cela dans un contexte international caractérisé par la hausse des prix des matières premières et le raffermissement de la conjoncture économique internationale aussi bien dans les pays développés qu’émergents. On note une accélération de la mise en œuvre des réformes et politiques économiques cadrant avec le Plan de relance économique (PRE) au plan national.
Cette amélioration du cadre macroéconomique du Gabon résulte des effets positifs des politiques économiques mises en œuvre dans le cadre du PRE soutenu par les partenaires économiques et financiers d’une part, et par la bonne tenue des secteurs industriels – notamment l’agriculture, les mines et le bois- d’autre part. Néanmoins, il convient de rappeler les contre-performances du secteur pétrolier.
La situation économique des pays membres continue de s’améliorer en 2019 avec un taux de croissance établie à 2,5% contre 1,8% en 2018 au niveau de la CEMAC. Cette croissance est en deçà (de près d’un point de croissance) de celle estimée pour l’économie gabonaise en 2019. Une faible évolution de l’activité sous régionale expliquée notamment par les contreperformances de l’économie de la Guinée équatoriale en lien avec le déclin de la production pétrolière. En 2018, la croissance de la zone CEMAC s’est établie à 1,8% contre 0,8% au Gabon. L’année 2018 a été particulièrement marquée au Gabon par des contre-performances par rapport à la sous-région, liées au repli de la production pétrolière (-8,2%), malgré la reprise du secteur hors pétrole.
Des taux de croissance en hausse
Le Gabon présente une inflation plus importante sur la période comparativement à la moyenne de la CEMAC. En effet, entre 2014 et 2019, à l’exception de l’année 2015, caractérisée par une baisse de 0,3% de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC), les taux d’inflation au Gabon sont restés au-dessus de ceux observés en zone CEMAC. En moyenne, l’inflation a affiché un taux de 2,8% contre 2,0% en zone CEMAC. Elle est demeurée en dessous du critère de convergence (≤3%). Plusieurs facteurs expliquent la hausse particulière des prix au Gabon en 2018, dont entre autres le renchérissement des prix des produits alimentaires ainsi que le coût du transport dont le mécanisme d’indexation des prix à la pompe des produits pétroliers en lien avec la poursuite du redressement des cours du pétrole brut, la refiscalisation d’un certain nombre de produits de grande consommation autrefois exonérés ainsi que la bonne tenue de la demande intérieure suite à la reprise de l’activité économique.
Un taux d’inflation en baisse
S’agissant des finances publiques, le solde budgétaire du Gabon est au-dessous de la moyenne sous-régionale’ Les soldes des comptes budgétaires se sont significativement améliorés aussi bien au Gabon que dans les autres pays de la CEMAC notamment entre 2017 et 2018, portés par la consolidation budgétaire mise en place notamment dans le cadre des programmes du Gabon avec le FMI (maitrise des dépenses notamment de fonctionnement, optimisation des recettes et maitrise dépenses fiscales, etc.). Le Gabon a réalisé un ajustement de son déficit public de plus de quatre (4) points entre 2016 et 2018. La situation budgétaire du Gabon est estimée excédentaire pour l’année 2019 à près de deux (2) points du PIB de mieux que la moyenne estimée dans les pays de la CEMAC en 2019.
Cette situation résulte des actions de mobilisation des recettes budgétaires, de rationalisation des exonérations et des régimes de faveur, de lutte contre la fraude fiscale, tout en encourageant le civisme fiscal.
Quid du solde budgétaire ?
Selon les chiffres du ministere de l’économie et des finances, l’on enregistre un déficit du solde des transactions courantes en amélioration de 2,8 points en 2019 par rapport à̀ 2018 et de 2,2 points en 2019 par rapport à̀ la moyenne des pays de la CEMAC. Selon la BEAC, le déficit du solde des transactions courantes, au Gabon se contracterait en 2019 transferts inclus, pour revenir à 2,2% du PIB après avoir atteint 5,6% du PIB en 2016 au Gabon. Au niveau de la sous-région, ce solde des transactions courantes s’établirait à -4,4% du PIB en 2019 et à 10,4% du PIB en 2016 dans la zone CEMAC. Une amélioration qui résulterait d’une forte contraction du déficit budgétaire et de la bonne tenue des termes de l’échange. Ce solde connaitrait ainsi une amélioration dans l’ensemble des États membres à l’exception du Cameroun et de la Centrafrique en 2018.
Le solde extérieur courant dans la dynamique
Les réformes mises en œuvre depuis 2017 ont en définitive, permis une nette amélioration de la situation macroéconomique du Gabon ainsi que des performances moyennes des pays de la CEMAC. Dans ce contexte, le Gabon, deuxième économie de la sous-région, connait une croissance supérieure à la moyenne sous-régionale avec une situation budgétaire excédentaire à fin 2019.
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