James Delaney : transformer les parcs de Johannesburg avec l’art

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À travers ses sculptures métalliques, James Delaney redonne vie aux parcs de Johannesburg, défiant l’insécurité et apportant une touche de magie aux espaces publics de la ville.

Un défi artistique pour réconcilier la ville avec ses parcs

En 2014, l’artiste a pris en main « The Wilds », une réserve naturelle municipale laissée à l’abandon. Après plusieurs années de nettoyage et de restauration, Delaney a constaté que malgré tous ses efforts, les habitants n’étaient toujours pas motivés à revenir. Ce constat l’a poussé à imaginer une solution créative : l’installation de sculptures métalliques.

L’artiste a commencé avec un ensemble de 67 hiboux sculptés, puis a ajouté des œuvres plus imposantes, comme un koudou et une girafe, pour capturer l’attention du public. Ces sculptures, découpées au laser dans de l’acier, ont agi comme des catalyseurs, transformant le parc en une galerie en plein air et incitant les citoyens à renouer avec la nature.

Le travail de Delaney a rapidement trouvé un écho favorable auprès des autorités de Johannesburg, convaincues du potentiel de l’art public pour améliorer le bien-être de la ville. Elles ont soutenu son projet en facilitant la réalisation de nouvelles sculptures, dont plus de 100 ont vu le jour en dix ans.

La magie de l’art public : un facteur de réconciliation sociale

Pour les habitants de Johannesburg, tomber sur une œuvre d’art dans un parc devient une source d’émerveillement et de questionnement. Les sculptures de Delaney offrent une pause, un moment de réflexion qui pousse à l’interaction. Les visiteurs s’interrogent sur l’histoire des sculptures et sur les raisons de leur présence dans ces espaces publics.

L’artiste, par ses œuvres, réussit à redonner aux parcs un caractère accueillant. Nadia Nicholaaspar, habitante de Johannesburg, souligne que ces sculptures créent un lien émotionnel avec l’espace, incitant les habitants à prendre soin des lieux qu’ils ont redécouverts, tout en renforçant leur respect pour la nature et l’environnement.

Delaney a non seulement transformé des espaces abandonnés, mais il a également participé à la transformation de la perception collective des parcs de la ville. Ses œuvres sont devenues des symboles d’espoir et de renouveau dans un environnement urbain souvent perçu comme hostile.

Un projet pour l’avenir : pérenniser l’impact

Les responsables de la communication des parcs et zoos de Johannesburg, comme Jenny Moodley, expriment leur volonté de pérenniser ces initiatives. La création de nouveaux espaces artistiques et l’entretien des sculptures sont perçus comme des moyens de préserver la qualité de vie dans les parcs, tout en en limitant les nuisances.

L’une des réussites majeures de ce projet est de réussir à faire revenir les habitants dans des parcs où la peur de la criminalité était omniprésente. Le défi était de taille : transformer des lieux perçus comme dangereux en espaces vivants et sécurisants. Grâce à l’art, les habitants sont désormais prêts à braver cette insécurité.

Le projet de Delaney à Johannesburg pourrait servir de modèle pour d’autres villes confrontées à des problématiques similaires. L’idée de l’art public comme outil de réconciliation sociale et de redynamisation urbaine pourrait inspirer des initiatives dans d’autres grandes villes en Afrique et au-delà.

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