Le tout dernier conseil des ministres était particulièrement attendu dans sa partie réservée aux mesures individuelles.
Il a été mêlé à ce chapelet de nominations égrenées une fascination malsaine qui en fait le véritable baromètre de l’affection pour les élus mais aussi une douloureuse mise au ban pour les déchus.
Ne nous voilons pas la face. Devant nos postes de télévisions, il nous tardait de savoir ce qu’il adviendra des dinosaures politiques tels que Paul Biyoghe Mba ou Jean-Pierre Oyiba dont la proximité d’avec le chef de l’Etat était connue de tous. Le sort réservé à Pacôme Moubelet Boubeya était devenu une préoccupation nationale et que dire de Blaise Louembe dont la longévité gouvernementale faisait des envieux.
Si pour les premiers dont Biyoghe Mba aussi connu par son totem la tortue et Jean-Pierre Oyiba les noms furent bien cités, très vite l’opinion nationale ne fit guère mystère de leur écartement. En effet, pour l’un comme pour l’autre, le verdict est implacable: c’est la disgrâce.
La présidence du conseil d’administration de la société nationale immobilière (SNI) ne saurait être un lot de consolation digne du grand quelqu’un qu’est le roi de Bikélé (Paul Biyoghe Mba). Parions que dans les tout prochains jours, personne n’en serait ébahi de voir la tortue refuser ce machin (chose).
C’est quoi cette plaisanterie d’un goût absolument amer qui fait d’Oyiba Jean Pierre un simple conseiller politique à la cour. Son parcours professionnel jusqu’ici ne s’est fait que sur les cimes. Il faut arrêter ça.
Pire tous ces citoyens lambdas qui se mettent à ergoter, à supputer et même à divaguer sur la portée supposée réelle de ce cauchemar. À ce qu’il paraît, tout ceci cacherait la mise à l’écart des personnes ciblées en les écartant des investitures prochaines au Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) pour les élections législatives à venir. Ainsi donc exit Biyoghe, Oyiba, Assengone et Kiki.
Nos spin doctors à la petite semaine ne sont avares ni de prévisions renversantes ni d’affirmations cruelles et grotesques. C’est donc ainsi qu’ils ont statué sur les deux poids lourds que sont Moubelet et Louembe. Là aussi leurs conclusions sont irrémédiables.
Ici, les concernés sont désavoués et condamnés à la déchéance. Ils en veulent pour preuve la venue de Jacques Denis Tsanga à Koulamoutou City au grand dam de Louembe. Et le positionnement d’Eric Dodo Bounguendza à Lastourville pour étouffer dans l’œuf les velléités de Moubelet. En passant, il lui est rappelé de ne point tenter de lorgner vers Popa, la place est prise.
Il est affirmé à l’endroit de certains que le passage de l’ombre aux projecteurs ne traduit pas une promotion mais bien au contraire une habile et sournoise manœuvre de les laisser se bruler par le feu de l’épreuve des faits, les consumer et avec leurs prétentions et exigences.
Ce nettoyage des écuries sur fond de rajeunissement de la crème politique n’est pas prêt de s’arrêter, se susurre-t-il. Il se dit de ces choses dans le troquet du quartier !