Depuis que l’on assiste à l’intensification de la lutte contre les fraudes sur la vente des produits pétroliers (notamment le pétrole lampant) initiée par la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) via son unité itinérante de contrôle (UIC), les contrebandiers n’ont plus le sommeil tranquille.
La décision de la Caistab de tordre le coup à la fraude constatée notamment dans la vente illicite du pétrole lampant arrive à point nommé. Les premiers résultats marqués par une baisse de 40% des quantités de pétrole lampant livrées entre 2017 et 2018 en constituent la parfaite illustration autant qu’ils ouvrent des belles perspectives.
Avec en prime des économies de l’ordre de 325 565 317 francs CFA générés par l’Etat dans les trois communes que sont Libreville, Owendo et Akanda en six (6) mois d’actions de terrain menées par l’UIC.
De par ses effets néfastes, la fraude dans le secteur fait subir un préjudice énorme à l’Etat du fait de l’alourdissement de la stabilisation, un levier dont se servent les pouvoirs publics pour maintenir les prix des produits pétroliers à un niveau artificiellement bas en raison de son caractère social, car principalement consommé par les populations rurales à faible revenu qui l’utilisent comme source d’énergie.
Les multiples facettes de la fraude
Fort malheureusement, que d’entorses dans la chaine ! Contrebandiers et autres contrevenants se sont fait leur propre trou et s’engraissent en catimini.
Aussi, n’est-il pas rare de repérer sur les axes routiers du pays des points de vente illicites sur l’initiative de certains chauffeurs véreux des sociétés de transport agréées.
D’autres pratiques tout aussi repréhensibles comme le détournement de destination finale des cargaisons (livraison aux industriels à partir des stations-service, le frelatage des carburants livrés aux consommateurs en vue de l’augmentation des marges bénéficiaires sont également monnaie courante.
Autant de méfaits et irrégularités qui ne pouvaient laisser la Caistab en tant que bras de séculier de l’Etat sans réaction. D’où les mesures draconiennes arrêtées par cette instance.
A travers les actions menées par son Unité itinérante de contrôle (UIC), lancée le 13 juillet 2018, la Caistab reste déterminée à stopper tout approvisionnement d’un industriel dans les stations-service, veiller au respect des cuves dédiées pour chaque produit lors des opérations de dépotage en stations-service, détruire tous les points de vente illicite des carburants le long des routes du pays.
Combat certes titanesque ! Mais, la direction générale de la Caistab ne se laisse nullement impressionnée par l’immensité de la tâche.
Le temps de la moisson
A en croire la Caistab, « l’objectif final visé par ces actions est de réduire les pertes financières de l’Etat sur ces produits sensibles, d’assurer la sécurité des consommateurs et de tous les usagers, améliorer la qualité des produits pétroliers vendus en stations-service ».
Au titre de bilan à mi-parcours, on peut noter pour s’en satisfaire que 5 824 017 litres de pétrole lampant ont été vendus en 2017 contre 3 547 018 litres en 2018, soit une baisse globale de 40 %, révèle le rapport de l’UIC. Le tout ne s’arrête pas là.
L’action de l’UIC a aussi permis la réduction du nombre de pompes de pétrole lampant dans les stations-service du périmètre Libreville, Owendo et Akanda.
« La subvention de l’Etat sur le pétrole lampant étant de 172,78 francs par litre », ce qui a permis à l’Etat de générer une manne financière de l’ordre de 325 565 317 francs CFA comme économie sur une période de six mois.
La prochaine étape ciblée ? L’UIC entend se déployer du côté de Port-Gentil avec pour ambition de faire sensiblement reculer les fraudes sur les produits pétroliers en général, et le pétrole lampant en particulier.
L’ambition finale de cette politique étant de déboucher sur l’ajustement à leur niveau réel des consommations sur ce produit, espère-t-on du côté de la Caistab qui entend atteindre une baisse de l’ordre de 15 à 20 % de sa charge de stabilisation.