Gabon : La polémique succède à la polémique

Emmanuel Issoze Ngondet, Premier ministreEmmanuel Issoze Ngondet, Premier ministre
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Si l’on ne change pas une équipe qui gagne, par parallélisme de forme, il va sans dire que le sort de celle qui perd ne peut être réglé que par la loi du changement.

Du coup, avec la reconduction du Premier ministre Emmanuel Issozet Ngondet, personne alors ne comprend plus rien sur les lois qui régissent les arcanes politiques.

La décision de la Cour constitutionnelle gabonaise qui a envoyé ad patres le gouvernement de Issozet Ngondet II et l’Assemblée nationale qui était en sursis suite à deux reports des législatives censées renouveler la Chambre basse semble encore loin d’avoir livré ses derniers rebondissements.

Ayant jugé le gouvernement défait d’incapable de tenir les délais lui prescrits par la Cour constitutionnelle et prenant appui sur d’autres dispositions de la Loi fondamentale,  en sa qualité de gardienne des lois, le président de la Haute juridiction avec le soutien de huit autres membres qui composent cette Institution, ont pris leurs responsabilités devant le peuple et devant l’histoire. Inédit !

Aujourd’hui 3 mai 2018, l’on vient d’apprendre à travers les ondes via un communiqué laconique lu à la télé, la reconduction du même Issozet Ngondet au poste de Premier ministre.

Du coup, les langues se délient une fois encore et d’aucuns s’interrogent s’il ne s’agit pas là d’un pied de nez qui aurait été infligé au charismatique président de la Cour constitutionnelle et toute son équipe.

Une chose est sûre, le feuilleton du gouvernement et de l’Assemblée nationale déclarés démissionnaires nourrira pour longtemps encore les polémiques et n’arrêtera pas de si tôt d’ouvrir les portes à toutes sortes d’amalgames.

De la décision sans précédent de démissionner le gouvernement et l’Assemblée nationale, le moins que l’on puisse dire est que c’est une matière intimement liée au droit dont la lecture ne peut être que l’apanage des initiés au droit.

Qu’on aime Marie-Madeleine Mborantsuo ou pas, dans la religion qui est la leur, elle et son équipe assument et soutiennent avoir évité au peuple gabonais le pire des scénarios ou pour en dire peu un dysfonctionnement au niveau des Institutions. Pour le reste, c’est l’histoire qui jugera.

Quant à la reconduction de Issozet Ngondet, pour l’heure les commentaires vont bon train et la polémique enfle de nouveau. Comment reconduire un type dont l’incapacité a été plus que démontrée aussi bien en juillet 2017 qu’en avril 2018 dans la tenue des élections qui devaient renouveler l’Assemblée nationale.

Une chose est sûre, la politique a souvent sa logique qui échappe au citoyen lambda.

L’on veut bien croire qu’Issozet Ngondet est un enfant de cœur qui ne cache pas un plan de déstabilisation du pays qu’il souhaiterait plonger dans un saut à vide.

Raison pour laquelle chez quelques rares personnes qui veulent bien rêver, « Issozet Ngondet s’est baladé deux ans durant sans rien réaliser de significatif. C’est trop facile si on doit laisser à une autre personne l’épineuse charge d’organiser les élections surtout dans la pression. C’est le moment pour lui de justifier tous les avantages attachés à la fonction dont il a joui tout ce temps ».

« Qu’il n’oublie surtout pas qu’il est en sursis », ajoute-t-on partout au quartier.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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