A l’issue d’une séance de travail tenue le 27 novembre dernier à la présidence de la République, la Fédération syndicale des régies financières et administrations assimilées (Fesyrefaa) a revu sa position en décidant de mettre fin à sa grève générale illimitée, décrétée 48 heures plus tôt.
Une décision de la reprise de travail qui a fait réagir le ministre de l’Economie. Régis Immongault, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a salué le bon sens des responsables syndicaux. «Je dirais que nous avons eu en face de nous des syndicats qui ont compris et nous sortons de là satisfaits avec un maître mot : reprendre le travail. Et tout faire pour que la mobilisation des recettes extérieures soit au rendez-vous, afin de permettre au Gabon de mettre en place sa politique économique visant à diversifier les sources de croissance», a-t-il souligné.
Ravi, le ministre de l’Economie a fait savoir que l’intersyndicale et le gouvernement vont ainsi repartir sur de nouvelles bases, et discuter ensemble sur la mise en place d’une commission. «Elle travaillera sur la feuille de route, examinera les aspects du nouveau système de paiement des primes et regardera la situation au niveau des effectifs. En gros, la commission verra si le système est pertinent et si le règlement des primes est fait sur la base de pré requis essentiels».
En effet, la Fesyrefaa conditionnait le début des négociations avec le gouvernement par le paiement des quatre mois d’arriérés de primes de rendement et la mise en place du mécanisme traditionnel de calcul de cette prime. Peu après cette réunion, le porte-parole de la Fédération, Wilfried Mvou-Ossialas affirme que le système variable, mis en place sans une partie de ceux qui constituaient le problème, est tombé.
«Nous avons trois mois pour trouver un système pérenne. Car nous devons tenir compte du fait que le pays est en crise. La crise est liée aux recettes, et s’il n’y a plus de recettes c’est parce que nous ne travaillons plus. Il est donc nécessaire de reprendre le travail et de montrer que le génie gabonais triomphe toujours peu importe nos égos».
Annonçant la reprise du travail, Wilfried Mvou-Ossialas s’est exprimé en ces termes : «Nous sommes plus que satisfaits parce que nous avons appelé à l’arbitrage du chef de l’Etat. Nous sortons de la présidence de la République satisfaits parce que nous avons été écoutés». Il s’est réjoui du fait que le préalable d’entrée en négociations a été entièrement satisfait.
Mais le comportement de ces pères et mères de famille soulève des vives critiques. Comme des gamins dans leurs manifestations, ils se sont roulés par terre en vue de réclamer les primes et non le salaire. Toute prime étant aléatoire, il est important que les membres de la la Fesyrefaa apprennent dès aujourd’hui à gérer comme tous les autres Gabonais qui n’ont jamais reçu le tiers de ce qu’ils ont comme salaire.
Dans quelle école de finances apprend-on qu’une prime est un salaire ? Désormais avec humilité il y a lieu de redevenir « normaux” et d’arrêter de donner un spectacle de moribonds comme s’ils n’étaient pas salariés.