Gabon : La SEEG ne sait plus comment satisfaire ses abonnés et ses employés…

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La Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) est dans l’impasse. Depuis quelques jours, elle annonce sur les réseaux sociaux renforcer son réseau de distribution pour mieux satisfaire les nouvelles demandes des populations. Alors même que son principal syndicat, le Syntee+, entame une grève.

Le Community Manager de la SEEG a du souci à se faire. La publication sur facebook et twitter d’un post annonçant le renforcement des capacités de distribution d’eau ne réconforte pas vraiment les abonnés. Elle a même entraîné une levé de bouclier des internautes gabonais.

Le post affirme en effet que le déficit actuel d’eau est dû à un nombre d’abonnement qui a triplé en vingt ans, passant de 51 milles abonnés à 175 milles. La réaction des internautes ne s’est pas faite attendre. Beaucoup estiment que la filiale de Veolia a manqué à son devoir d’investissement au Gabon. Et que l’ensemble de la demande aurait dû être prévu.

Un lien de confiance totalement rompu avec les gabonais…

« Gérer c’est prévoir. Pendant plusieurs années vos investissements n’ont pas suivi l’évolution du marché » se demande Marie Jeanne Jusselme.

On peut le dire sans se tromper : tout comme Air France, l’image de VEOLIA au Gabon n’est pas bonne. Le lien de confiance entre la SEEG et ses clients a été totalement rompu. Suite aux nombreux délestages et coupures que subissent les clients de la société. Pourtant, la filiale du groupe Veolia bénéficie toujours du monopole de la distribution de l’eau et l’électricité au Gabon. Et les bénéfices engrangés tournent autour de 5 milliards de francs CFA par an. C’est sans compter les soixante milliards de francs CFA que Veolia France facture à sa filiale gabonaise en frais de prestations de services, de formation; brevet etc.

Le ministère du budget a récemment décidé de régler une partie de la dette de cette dernière par compensation d’arriérés de paiement. Le solde de 20 milliards de francs CFA sera payé très probablement dans le cadre du prêt avec le FMI.

Mais comment comprendre qu’à ce jour, l’ARSEE, l’autorité en charge de contrôler la bonne qualité des prestations de la SEEG, n’ait jamais mis d’amendes à cette dernière?

Pire! Le gouvernement gabonais a procédé au renouvellement du contrat de concession de cette entreprise en lui accordant 5 ans de plus. Le Gabon a aussi massivement investi dans des centrales électriques afin de palier au manque de production.

Contre toute attente, c’est la signature en 2008 d’un avenant entre les deux parties, qui a permis à la filiale française de transférer la responsabilité de la production à l’état. Plusieurs dizaines de milliards de francs CFA économisés pour Veolia. Devinez quel ministre a autorisé cela à l’époque?

Début de grève du SYNTEE+, début de galère pour les abonnés

Le principal syndicat des travailleurs de la SEEG a débuté sa grève ce mercredi. L’impact se fera ressentir sur les consommateurs même si un service minimum est prévu. En effet, pour achater du crédit de consommation d’eau et d’électricité, il faudra faire de longues queues. Une seule caisse est prévue pour les provinces. Pour ce qui est de Libreville, il faudra obligatoirement se rendre au siège, ou utiliser les applications de paiement électronique, tels que Airtel Money ou BGFI Mobile.

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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