Le Mali est-il en passe de retrouver ses quatre points cardinaux ? Il faut l’espérer.
L’armée malienne, « nouvelle », a pris la route de Kidal ce 10 février. Elle devrait être aux portes de la ville dans environ 4 jours.
Dans ses rangs, composés de 240 fantassins, des membres de la CMA, du GATIA et de l’armée « régulière ». Une composition hétérogène qui reprend l’esprit et la lettre de l’accord d’Alger arraché au forceps et mis en oeuvre en pointillé.
Cette fois-ci, la mise en musique ira-t-elle jusqu’au bout de la symphonie ? Le Mali retient son souffle. Les autres pays du G5 Sahel aussi. C’est connu. Le nord Mali est la base arrière d’où sortent les essaims de terroristes et autres bandits de tout poil qui s’abattent sur le Burkina et le Niger. Kidal rabiboché au corps du grand Mali, l’armée malienne serait alors aux avant-postes pour mieux traquer ces délinquants.
Mais c’est à ce moment justement que naissent les interrogations. Les FAMa new look pourront-ils entrer dans Kidal sans anicroche ? Pourront-ils y rester sans coup férir ? Pendant combien de temps durera l’attelage qui a intégré les membres des groupes rebelles au sein de l’armée ?
Qu’est-ce que les terroristes réservent à cet attelage ? Le Président Ibrahim Boubacar Kéita a déclaré clairement que les négociations sont envisagées entre l’Etat malien et les chefs terroristes Iyad Ghali et Amadou Koufa. Quels sont les termes de ces négociations ? Quelles en sont les implications ? Ouagadougou et Niamey sont-ils mis au parfum, dans le bain ?
Voici autant de points d’interrogation qui planent sur le nuage de poussière de prime abord enthousiaste et réjouissant qui est en train de fondre sur Kidal. Pourvu que le nuage ne se transforme pas en tempête.