La cohésion nationale n’aura donc pas de chance d’être invitée à cet hommage national à un homme qui a marqué la vie de son pays.
En principe, la mort rassemble. Par compassion sincère ou simplement par respect de la vie humaine,on assiste à une cohésion nationale et les hostilités se taisent le temps de rendre hommage à une âme qui s’envole.
Mais en République démocratique du Congo (RDC), la pluie des obsèques d’Etienne Tshisekedi ne suffira pas à éteindre, ne serait-ce que le temps d’un enterrement, le feu des clivages qui étreignent la classe politique de ce pays.
En effet, Moïse Katumbi ne sera pas présent à l’enterrement. Deux alibis : il n’est pas en RDC et sa présence au dernier au revoir au défunt n’était pas souhaitée. Jean-Pierre Bemba est également hors du pays et ne fera pas le déplacement. Martin Fayulu, l’opposant indécrottable de Felix Tshisekedi, qu’il accuse de lui avoir volé sa victoire à la présidentielle, ne devrait pas non plus être là. La raison est simplement évidente.
L’allié de circonstance de Félix Tshisekedi, Joseph Kabila, n’est pas à 100% sûr d’être à l’enterrement. Certes, ils sont devenus partenaires, mais il ne faudrait pas oublier que si la dépouille mortelle du Sphinx de Limete est toujours hors de sa dernière demeure, c’est bien de la faute de celui qui était alors président de la RDC. Les relations entre les deux hommes pourraient prendre une autre tournure si l’ancien président ne siège pas aux côtés de son allié à cet enterrement.
La cohésion nationale n’aura donc pas de chance d’être invitée à cet hommage national à un homme qui a marqué la vie de son pays. Pourtant, ne serait-ce que l’espace de cette cérémonie symbolique, les fils et les filles de la RDC auraient pu observer une halte, taire leurs divergences pour saluer la mémoire d’Etienne Tshisekedi, un homme pour qui certainement ils ont eu respect, considération et admiration pour son combat.
Et en cela, ils auraient pu s’inspirer des propos de l’opposant Antipas Mbusa Nyamwisi : « Nous sommes bantous, nous devons honorer ceux qui sont morts, on parlera du reste après les obsèques ».
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