Accusé de crime contre l’humanité, le chef des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle armé ougandais actif en République démocratique du Congo (RDC), a comparu lundi pour la première fois devant la justice à Kampala.
Jamil Mukulu a clamé son innocence aux côtés de 34 co-accusés qui ont tous affirmé à l’audience de lundi, par l’intermédiaire de leurs avocats, avoir été torturés lors de la détention.
En détention provisoire depuis juillet 2015, lorsqu’il avait été extradé depuis la Tanzanie où il avait été arrêté quelques mois auparavant, le chef rebelle des Forces démocratiques alliées a déclaré qu’il n’est pas un meurtrier. Il estime par contre qu’on cherche à l’assassiner avec ses co-accusés par la RDC et l’ONU en les accusant d’être responsables de massacres des civils ayant fait plusieurs centaines de morts dans la région de Beni (est de la RDC) depuis octobre 2014.
Opposés au régime du président ougandais Yoweri Museveni, les rebelles musulmans des ADF seront tous jugés par une chambre spéciale de la Haute cour de justice, la plus haute juridiction ougandaise, mise en place il y a une dizaine d’années pour juger les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). A l’idéologie méconnue, ils vivent largement replier sur eux-mêmes et se sont rendus coupables de multiples atrocités selon les Nations unies, qui évoquent notamment des centaines de civils massacrés, des mutilations à la machette, des viols de masse et l’embrigadement d’enfants soldats.
Créés en 1989 pour défendre les droits de musulmans s’estimant bafoués par le régime de Kampala, les ADF (Allied Democratic Forces) avaient été progressivement repoussés vers l’ouest par l’armée ougandaise, jusqu’à s’installer dans l’est de la RDC, une région riche en ressources naturelles et en proie à de nombreux conflits armés.
Les ADF sont également accusés de la mort de quinze Casques bleus tanzaniens dans la région de Beni en décembre 2017.
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