Des nouvelles stratégies se profilent à l’horizon pour permettre au président hors mandat Joseph Kabila de sortir de l’étau dans lequel il se retrouve. Cela se passe à la veille de l’échéance fatidique du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle fixée au 25 juillet prochain. Une petite cellule travaillerait d’arrache-pied à la présidence de la République.
Les juristes de la présidence préparent tout un arsenal de textes qui vise à museler l’opposition congolaise et à empêcher tout mouvement populaire. Quatre projets de lois devraient être très prochainement déposés par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Leur adoption par la majorité présidentielle ne sera que comme une lettre à la poste.
Le régime Kabila suspecte les humanitaires d’être des agents de déstabilisation. Ainsi le premier projet de loi vise à durcir les conditions de travail des ONG et des humanitaires et restreindre leur liberté de mouvement en RDC. Histoire d’éloigner des témoins bien gênants d’une situation qui ne cesse de se dégrader.
Le deuxième texte a trait à la lutte contre le terrorisme. Selon le texte en préparation, toute personne convaincue de complicité en lien avec des actes de terrorisme serait privée automatiquement de tous ses droits civiques et politiques. Tirant profit des aveux attendus du colonel John Tshibangu que la Tanzanie a extradé en RDC et qui croupit dans les geôles des services de renseignements militaires, le régime de Kinshasa en profiterait pour accuser Moïse Katumbi d’être de mèche avec l’officier rebelle et le priver ainsi de tous ses droits en vertu du nouveau texte de loi.
Le troisième texte est consacré aux libertés civiques. Après les manifestations sanglantes de ces dernières années, pressentant de nouveaux mouvements de rue dans les prochaines semaines, le pouvoir de Kinshasa veut également durcir les conditions légales pour les manifestations. A ce jour, le dépôt d’une lettre d’information suffit. Dorénavant, il sera exigé une autorisation des autorités locales et le délai de la demande sera étendu. Histoire de ne plus être pris au dépourvu en cas d’actions de la rue.
Enfin, le quatrième texte de loi vise les confessions religieuses. Toute communauté religieuse qui prend part à des activités politiques et à des manifestations pourrait, selon le texte qui va être déposé à l’Assemblée nationale, être fermée. Ce texte vise évidemment l’Eglise catholique qui apporte son soutien au Comité Laïc de Coordination qui vient d’annoncer la reprise des actions à la suite d’un ultimatum demeuré sans suite de la part des autorités congolaises.
L’adoption des textes de lois liberticides et la perspective d’un retour de Kabila sur son engagement à respecter la Constitution et à ne pas briguer un troisième mandat constituent évidemment une marche en arrière qui présage de très fortes tensions politiques et sécuritaires à travers le pays.
Ce salaud paiera cher sa forfaiture