Le régulateur gabonais a annoncé ce mardi 05 novembre qu’il allait mettre en expérimentation la technologie 5G sur plusieurs sites de communication à Libreville. Lin Mombo, le président du Conseil de régulation gabonais (ARCEP), a fait cette annonce surprise, suite à une audience avec le numéro un gabonais, Ali Bongo.
La surprise devrait ravir de nombreux librevillois. Annoncée ce mardi, le régulateur va mettre en place trois sites pilotes de la 5G.
Cette technologie officiellement permet d’atteindre des débits ahurissants de l’ordre de plusieurs gigabits par seconde. Et le Gabon veut être parmi les premiers, en Afrique centrale, à mettre en place cette technologie. Selon Lin Mombo, elle permettra de révolutionner la façon dont les gabonais utilisent les nouvelles technologies.
A ce jour, le gendarme des télécoms n’a pas précisé qui sera l’opérateur qui testera cette technologie : Airtel ou Gabon Telecom.
LIRE AUSSI : Gabon : les opérateurs télécoms ont abandonné les zones rurales
On ne sait pas non plus si la 5G fera l’objet d’un appel d’offre pour l’obtention d’une licence. Ou si celle-ci sera octroyée dans le cadre de la licence technologie neutre.
LIRE AUSSI : Télécoms: Huawei continue de croître Malgré la crise avec les Etats-Unis
De plus, on ne connait pas le calendrier de mise en oeuvre, ni le nom du ou des constructeur(s) qui fourniront les équipements.
La 5G nécessitera d’énormes investissements de la part des opérateurs privés
L’utilisation de la technologie 5G nécessitera des investissements conséquents afin de mettre à jour les équipements actifs qui transmettent les données entre les sites. En effet, un réseau capillaire de fibre optique doit être présent et sécurisé autour de tous les sites de 5ème génération. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Dans le cas contraire, il sera impossible de bénéficier du trés haut débit pour les usagers. A ce jour, un tel réseau n’existe chez aucun des opérateurs gabonais. Ni même au sein de l’agence gouvernemental de l’informatique ANINF. Les couts d’investissements sur l’ensemble du territoire gabonais sont estimés, selon les experts, à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA.
La 5G n’aura aucun impact économique à court terme pour le Gabon
Alors même que la 4G peine à être déployée sur l’ensemble des capitales provinciales, ou même le long des axes routiers, beaucoup se demandent à quelle sauce seront-ils mangé par les opérateurs pour la 5G.
L’impact économique pour le Gabon ne pourra être mesuré qu’une fois que la 4G sera totalement disponible. Et fonctionnelle sur l’ensemble du territoire.
De plus, le Gabon n’est pas encore producteur de contenus. Et le pays manque cruellement d’ingénieurs télécoms. Il ne pourra donc pas profiter pleinement de cet essor technologique.
L’ARCEP n’a pas été capable de mettre en oeuvre le service universel dans le pays, que feront-ils de la 5G ?
Lorsqu’on parle de cette annonce à certains experts télécoms gabonais, ils ne peuvent s’empêcher d’avoir un sourire en coin: » avec des milliards, l’ARCEP n’a pas été capable de mettre en oeuvre le service universel dans le pays avec la 2G, que feront-ils de la 5G ? «
LIRE AUSSI : Le Gabon lance le Service Universel près de Makokou
On s’attend à ce que la 5G ne soit disponible, à terme, uniquement dans les grands centres villes de Libreville, de Port-Gentil et de Franceville.
Alors que le régulateur (ARCEP) pratiquait régulièrement des audits de qualité de service sur les appels de voix, à ce jour, aucun audit des opérateurs n’a permis de tester la qualité des données, et les débits selon leur cahier des charges.
LIRE AUSSI : Quid de la qualité de service des réseaux télécoms africains
Beaucoup de consommateurs se plaignent notamment d’être surfacturé, pour un service, qui laisse à désirer. AFFAIRE A SUIVRE