Les activités politiques du week-end au Gabon étaient marquées notamment par le dépôt de candidature du Président Ali Bongo Ondimba. Il l’a fait samedi à la Commission Electorale Nationale Autonome Permanente (CENAP). Un événement qui a été suivi des marches de soutien et un meeting à Libreville. A coté, un petit groupe d’une centaine de personnes à également manifester contre ce dépôt de candidature.
Le Président Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 27 août 2016, a officialisé sa candidature. C’était samedi au siège de la CENAP à Libreville. Juste après, il a reçu le soutien franc et massif de ses compatriotes. Ces derniers, des milliers, ont marché pour exprimer leur soutien au Chef de l’Etat. Ils se sont retrouvés après au rond-point de la démocratie pour écouter le candidat de l’égalité des chances. Les organisateurs parlent de 50.000 personnes et 30.000 selon la police, jeunes et femmes en majorité.
Lors de son intervention, Ali Bongo Ondimba a vivement remercié les gabonais pour ce témoignage de leur confiance et pour cette mobilisation monstre.
« Ici commence notre marche vers la victoire. Je suis comme vous, en pleine forme », a lancé Ali Bongo Ondimba.
Aussi, le Chef de l’Etat a expliqué aux populations qu’il a déposé un dossier complet à la CENAP, comme pour couper court à toute autre forme de débat au sujet de sa candidature. Le candidat a dit qu’il ne manquait aucune pièce à son dossier de candidature. « J’ai même apporté des pièces supplémentaires », a-t-il indiqué.
Rappelons que la CENAP délivre un récépissé au candidat pour attester la bonne validation des pièces du dossier de candidature fourni.
Pour Ali Bongo, la bataille sera menée contre la haine et la restauration des privilèges.
Samedi, il n’y avait pas que des soutiens. A 100 mètres du meeting, une centaine de personnes a manifesté contre cette candidature. Elles ont incendié des véhicules et lancé de cailloux aux policiers. Une vingtaine a même été arrêtée.
Mais, Ali Bongo Ondimba a appelé les populations à la retenue et au patriotisme. Pour ce scrutin, il sera face à Jean Ping, Guy Nzouba Ndama, Bruno Ben Moubamba et autres.
Gabon : Ali Bongo : vrai faussaire et faux président ?
D’alain Bongo à Ali Bongo Ondimba en passant par Alain-Bernard Bongo et Ali Ben Bongo, c’est un véritable caméléon patronymique qui s’est imposé à la tête du Gabon, voici maintenant 20 mois, sans que l’on sache véritablement qui il est et d’où il vient.
Loin de lever le mystère sur ses vraies origines et sur sa filiation, l’acte de naissance qu’il a produit, en août 2009, pour constituer son dossier de candidature à l’élection présidentielle a, au contraire, ajouté à la suspicion. Il faut dire que ce vrai-faux document d’état-civil qu’il s’est fait établir par la mairie du 3ème arrondissement de Libreville est un monument d’irrégularités.
Sur la forme, d’abord : la retranscription des actes de naissance des Gabonais nés à l’étranger est du domaine exclusif de la mairie du 1er arrondissement. C’est une règle qui a cours depuis des années, et cela fonctionne bien. Aussi, contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire, Ali Bongo n’a pas choisi la mairie du 3ème arrondissement par ignorance, désinvolture ou légèreté. Il n’a tout simplement pas voulu prendre le risque d’aller déposer son dossier dans une mairie où l’officier d’état-civil n’aurait certainement pas cautionné sa supercherie. Par précaution, il a donc préféré s’adresser à la mairie du 3ème que contrôle le CLR de « tonton Jean-Boniface ».
Sur le fond, l’acte de naissance du fils de Bongo comporte tellement d’incongruités qu’on se demande si cet homme-là n’a vraiment pas du tout peur du ridicule. En tout cas, voilà le Gabon avec un faussaire présumé installé à la présidence de la République. Avec toute la publicité faite autour de cette sordide affaire, c’est tout le pays qui est couvert d’opprobre. Merci Ya Ali !
Et pendant que les Gabonais, depuis des mois, se perdent en conjectures au sujet de sa véritable nationalité, il a, avec un cynisme achevé, nommé d’autres étrangers au sommet de l’Etat. Pour faire diversion. Mais l’écran de fumée – qu’étaient censés constituer le Béninois Maixent Accrombessi, directeur de cabinet et véritable président de fait, le Somalien Liban Souleimane, chef de cabinet ou le Gaulois Eric Chesnel, secrétaire général adjoint – n’a pas abusé tout le monde.
A commencer par Luc Bengono Nsi qui, pour tenter d’élucider cette vaste imposture, a déposé deux plaintes, le 24/05/2011, devant le procureur le tribunal de grande instance de Libreville : l’une contre X et l’autre contre le maire du 3ème arrondissement. Première audience, le 09/06/2011 à 10 heures. La justice gabonaise aura, à cette occasion, rendez-vous avec l’Histoire…