Cameroun : le torchon brûle entre le sélectionneur de football et le gardien Kameni

Idriss Carlos Kameni
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«Je ne téléphonerai plus à Kameni.» Ainsi a déclaré devant la presse, lundi à Yaoundé, la capitale camerounaise, l’entraîneur national de football. Hugo Bross, qui venait de rendre publique une liste de 23 joueurs convoqués pour le match contre la Gambie, le 3 septembre comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017, et le 6 suivant en amical face au Gabon à Limbe (Sud-Ouest), confirmait ainsi la crise profonde qui l’oppose au gardien de but international Idriss Carlos Kameni, absent parmi les présélectionnés.

Le coup de gueule du technicien belge intervient à la suite d’une esquive ostentatoire du sociétaire de Malaga (Espagne), qui n’avait pas cru répondre à son appel de dernière minute en mai dernier, alors que le Cameroun était en stage à Nantes (Frances) et que l’un des préposés dans la cage des Lions indomptables, André Onana, venait d’être exclu du groupe pour «indiscipline».

«Je reconnais que la situation était un peu désagréable pour lui, parce qu’il n’avait pas été initialement convoqué, tempère néanmoins Hugo Bross. Mais avec la suspension d’André Onana, je l’ai rappelé, je lui ai demandé s’il était prêt à venir parce que je sais que ce n’est pas normal d’appeler Kameni pour suppléer la défection d’un jeune joueur. Il m’a dit oui, mais Kameni n’est jamais venu, il n’a plus jamais donné signe de vie. Je pense qu’il aurait pu m’appeler par politesse.»

Hugo Boss

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Mais ces propos empreints de diplomatie ne sont point pour endormir les médias camerounais et les réseaux sociaux, qui ergotent abondamment sur l’avenir du médaillé d’or aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney (Australie), l’un des rares et derniers vétérans de la sélection encore en grâce après le départ mouvementé des Samuel Eto’o Fils et autre Alexandre Song. Reste que quelques signes, bien visibles, tendaient déjà à montrer que le footballeur avait de moins en moins la cote au sein de l’équipe nationale depuis l’arrivée de jeunes loups prometteurs. On se souvient ainsi que le dernier match du gardien de but en sélection remonte à novembre 2015 contre le Niger, dans le cadre du 2ème tour des éliminatoires de la Coupe du monde «Russie 2018».

A la fois évasif, diplomate, ferme mais sans vouloir envenimer davantage le climat, Idriss Carlos Kameni a pour sa part tenté, sur les ondes d’une radio internationale, de donner sa version des faits : «Il a dit qu’il ne m’appelait plus parce qu’il attendait que je l’appelle. (…) pour l’instant, il faut laisser le temps aux gens qui sont convoqués de penser au match, c’est le plus important. Plus on évite les polémiques, plus chacun est à l’aise dans sa tête et dans sa peau. Je suis Camerounais et fier de l’être et, pour la patrie, il n y a pas de discussion.»

Et d’ajouter, comme dans un appel du pied : « (Hugo Bross) n’a pas dit que la porte (de l’équipe) était fermée. On va éviter la polémique tout autour, au contraire la porte reste ouverte. Pourquoi créer de l’amalgame quand il n’y en a pas ? On laisse le temps à ceux qui iront faire le match contre la Gambie de bien le préparer, on les soutient.»

Toujours est-il que l’opinion camerounaise, plus que jamais avide de nouvelles têtes et soucieuse de tourner une page noire, est aujourd’hui moins encline à pardonner à une génération d’internationaux qui n’a point honoré le prestige de l’équipe nationale depuis de longues années.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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