Arrêté le 9 juillet dernier et depuis incarcéré, le président de l’association Les témoins actifs, Jean Remy Yama, interpellé pour avoir lancé des cailloux aux policiers, selon la version officielle, a été libéré jeudi après-midi. Se considérant de fait comme un «prisonnier politique», le leader syndicale pense que l’objectif principal du pouvoir a été de l’empêcher de jouer un rôle majeur pendant la période électorale jusqu’aux législatives de décembre 2016.
Président de Dynamique unitaire (DU), le syndicat le plus puissant des fonctionnaires, Jean Remy Yama est également président du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC). Lorsqu’il a été présenté le 13 juillet dernier au Parquet, le syndicaliste explique que le procureur de la République a effectivement choisi de l’envoyer chez le juge d’instruction, alors que dans le cadre d’un trouble à l’ordre public, dans 99% des cas, pour des magistrats censés, la procédure adaptée est le flagrant délit qui ne donne au procureur le pouvoir d’enfermer que pendant au maximum un mois avant jugement.
D’après lui, « en nous envoyant chez le juge, le procureur Steeve Ndong Essame avait l’intention de me garder en prison plus d’un mois, c’est-à-dire exécuter son intention dévoilée le 9 juillet à la Police Judiciaire (PJ) ». Autrement dit, celui de garder le syndicaliste en détention un an durant.
Faut-il rappeler que le 9 juillet, il participait à une manifestation anti-pouvoir au rond-point de la démocratie, à quelques mètres de l’endroit où le président Ali Bongo Ondimba avait également réuni ses partisans pour l’acclamer après avoir déposé son dossier de candidature à la Cénap. La police avait dispersé la manifestation des activistes de la société civile et interpellé plusieurs leaders syndicaux. Seul M. Yama a été relaxé. Ses compagnons sont restés en prison. Depuis sa cellule, il avait lancé un vibrant appel aux Gabonais. « Cette élection présidentielle n’est pas celle où vous devez choisir le candidat que vous aimez. Non! Mais celle où vous demandez à Dieu de vous donner le discernement, car il y aura parmi les candidats en lice, un qui est la véritable réincarnation du diable, celui qui représente le mal, l’injustice. L’objectif est de l’empêcher d’être le président de la République ».
Dieu a exhaussé leur prière. « Le mauvais candidat n’a pas été élu. »
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