RDC : Une journée ville morte de l’opposition mercredi contre Joseph Kabila

Une journée ville morte sera organisée le mercredi 19 octobre en République démocratique du Congo (RDC). Le but est de pousser le président Joseph Kabila à partir à la fin de son mandat le 20 décembre prochain.

Le Rassemblement de l’opposition congolaise appelle le peuple congolais à observer cette journée en guise de carton jaune pour rappeler à M. Kabila que son préavis court encore pendant deux mois. Occasion également de lui signifier que le 19 décembre ce sera le carton rouge, synonyme d’exclusion.

Le président du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, avait promis le 4 octobre dernier, d’organiser de nouvelles manifestations le 19 octobre prochain à la suite du climat politique tendu à la suite des violences qui avaient éclatées en marge des manifestations organisées par l’opposition les 19 et 20 septembre Kinshasa. Ces manifestations ont fait au moins 53 morts (49 civils et quatre policiers), selon l’ONU.

L’opposition craint que le président Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d’année pour s’accrocher au pouvoir.

Samedi dernier, l’opposant historique Etienne Tshisekedi, a rappelé au peuple congolais que le Rassemblement des forces politiques et sociales continue à réclamer un vrai dialogue. Selon lui, les derniers événements tragiques sont encore frais dans les esprits.

Malgré la convocation lundi d’une plénière du « dialogue national » pour l’examen et l’adoption de l’accord politique dirigé par Edem Kodjo, l’ex-Premier Ministre Togolais, des voix réclament encore un dialogue plus inclusif qui pourrait, semble-t-il, embarquer Tshisekedi et ses compères dans un même navire. Car, jusqu’ici, à les en croire, l’objet fondamental de la crise perdure et perdurera tant que cette méga plateforme politique sera ignorée.

Pour Alexis Thambwe, chef de file de la majorité, les discussions entamées le 1er septembre entre la majorité, une frange minoritaire de l’opposition et la société civile ont abouti samedi à un compromis qui devrait se traduire par un « accord politique. Le responsable de la frange d’opposition qui prend part aux travaux du « dialogue national », Vital Kamerhe, a confirmé qu’un accord avait été trouvé notamment sur le calendrier de la présidentielle, mais sans préciser la date de sa tenue. Le « Rassemblement » d’opposition boude ces travaux, y voyant un « piège ».

La commission électorale de la RDC (Céni) avait dit en septembre qu’elle envisageait d’organiser la présidentielle fin 2018 arguant des contraintes logistiques pour justifier ce report, rejeté par le « Rassemblement ».

A bien observer, la RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée en 2011 de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, à l’issue d’un scrutin entaché par des fraudes massives.

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